**** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_venus-prologue *date_1678 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_venusprologue Pourquoy du Ciel m'obliger à descendre ? Mon merite en ces lieux n'a plus rien à pretendre, En vain vous m'y rendez ces honneurs solemnels. Le mespris est mon seul partage⁎, Et depuis qu'à Psyché les aveugles Mortels De leurs vœux adressent l'hommage, Venus demeure sans Autels. Dans une si honteuse offense Laissez-moy sans témoins resoudre ma vangeance. Mon Fils, si tu plains mes mal-heurs Fais moy voir que tu m'és fidelle. Tu sçais combien Psyché me dérobe d'honneurs, Elle est mon ennemie, il faut me vanger d'elle. Pour servir mon juste couroux Prens de tes traits le plus à craindre, Un trait qui la puisse contraindre De se donner au plus indigne Espoux Dont jamais une Belle ait eû lieu de se plaindre. Cours, vole, & par de prompts effets Monstre que tu prens part aux affronts qu'on m'a faits. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_flore *date_1678 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_flore Ce n'est plus le temps de la Guerre ; Le plus puissant des Rois Interrompt ses Exploits Pour donner la Paix à la Terre. Descendez, Mere des Amours, Venez nous donner de beaux jours. Est-on sage Dans le bel âge, Est-on sage De n'aimer pas ? Que sans cesse L'on se presse De goûter les plaisirs icy bas ; La sagesse De la Jeunesse, C'est de sçavoir joüir de ses appas. L'Amour charme Ceux qu'il desarme, L'Amour charme, Cedons luy tous. Nostre peine Seroit vaine De vouloir resister à ses coups ; Quelque chaîne Qu'un Amant prenne, La liberté n'a rien qui soit si doux. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_vertumne *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_vertumne Rendez-vous, Beautez cruelles, Soûpirez à vostre tour. Un bel Objet⁎ toûjours severe Ne se fait jamais bien aimer. Souffrons tous qu'Amour nous blesse ; Languissons, puis qu'il le faut. Un bel Objet toûjours severe Ne se fait jamais bien aimer. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_palemon *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_palemon Voici la Reine des Belles Qui vient inspirer l'amour. C'est la beauté qui commence de plaire, Mais la douceur achéve de charmer. C'est la beauté qui commence de plaire, Mais la douceur acheve de charmer. Que sert un cœur sans tendresse ? Est-il un plus grand défaut ? C'est la beauté qui commence de plaire, Mais la douceur acheve de charmer. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_choeur *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_choeur Nous goûtons une paix profonde ; Les plus doux Jeux sont icy bas ; On doit ce repos plein d'appas Au plus grand Roy du Monde. Descendez, Mere des Amours, Venez nous donner de beaux jours. Nous goûtons une Paix Profonde ; Les plus doux Jeux sont icy bas ; On doit ce repos plein d'appas Au plus grand Roy du Monde. Descendez, Mere des Amours, Venez nous donner de beaux jours. Celebrons ce grand Jour ; Celebrons tous une Feste si belle. Que nos Chants en tous lieux en portent la nouvelle ; Qu'ils fassent retentir le celeste séjour. Chantons, repetons tour à tour, Qu'il n'est point d'Ame si cruelle Qui tost ou tard ne se rende à l'Amour. Chantons les plaisirs charmants Des heureux Amants. Respondez-nous Trompettes, Tymbales & Tambours : Accordez-vous toûjours Avec le doux son des Musettes, Accordez-vous toûjours Avec le doux chant des Amours. Chantons les Plaisirs Charmants Des heureux Amants : Respondez-nous Trompettes, Tymbales & Tambours ; Accordez-vous toûjours Avec le doux son des Muzettes ; Accordez-vous toujours Avec le doux chant des Amours. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_jupiter *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_jupiter Venus veut-elle resister ? N'a-t'elle point assés écouté sa colere, Et l'Amour qui languit ne peut-il se flater Que ses maux toucheront sa Mere ? Si tu ne m'en veux point dédire, Il n'est rien pour Psyché qui ne me soit permis. Seule aux yeux de l'Amour elle est aimable & belle, Pour l'égaler à luy je la fais immortelle. Viens, Amour, tes soûpirs emportent la victoire. Viens prendre place auprés de ton Amant. Aimez sans trouble & sans alarmes. Vous, Dieux, accourez tous, & dans cet heureux jour Celebrez à l'envy la gloire de l'Amour. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_venus *date_1678 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_venus Quoy, vous vous employez pour la fiére Psyché ; Pour une insolente Mortelle ? Cét indigne travail vous tient donc attaché, Et l'Espoux de Venus se declare contre elle ? Ah, que l'amour est promptement guery Quand l'Hymen a reduit⁎ deux Cœurs sous sa puissance ! Que les duretez de Mary Aux tendresses d'Amant ont peu de ressemblance ! Je sçay que par ces grands apprests C'est à mon fils que vous cherchez à plaire ; C'est luy qui le premier trahit mes interests, Il sçaura que je suis sa Mere. Pompe que ce Palais de tous costez étale, Brillant séjour, que vous blessez mes yeux ! Je ne voy rien qui ne parle en ces lieux De la gloire de ma Rivale. Tant de Divinitez dont elle a tous les soins Et la plus forte complaisance⁎, Sont autant de honteux témoins, De son pouvoir & de mon impuissance. Que le mespris est rigoureux A qui se croit digne de plaire ! Un seul Objet qu'on nous prefere Nous fait un destin malheureux. Que le mespris est rigoureux A qui se croit digne de plaire ! Désja la nuit chasse le jour. Qu'il ne revienne point avant que je me vange. Je sçay l'ordre du Sort, si Psyché voit l'Amour Aussi-tost sa fortune change. Cessons de perdre des soûpirs, Perdons Psyché sans que Psyché le sçache, Elle brûle de voir cét Amant qui se cache, Il faut contenter ses desirs. Le Dieu que vos Beautez ont rendu si sensible, Pour vous entretenir m'a laissé ce pouvoir. C'est à moy, Psyché, qu'il ordonne De garder ce Palais où tout fuit vostre Loy. Mais chaque instant vous marque sa tendresse. Que ne m'est-il permis de vous tirer de peine ! Vous me découvrirez⁎. Je n'ose. Et bien, je vay pour vous oublier mon dévoir. Entrez, c'est dans ce lieu que vostre Amant repose, Goûtez le plaisir de le voir. Cette Lampe que je vous laisse Peut servir à vous éclairer. Il faut me retirer, Ma presence nuiroit au desir qui vous presse. Crains-tout, ouvre les yeux, & connois qui je suis. C'est Venus que tu vois. Dans l'ardeur de punir ton orgueil temeraire, Exprés j'ay voulu t'abuser. Apres que pour flater ta beauté criminelle Mes honneurs m'ont esté ravis, Je souffriray qu'une simple Mortelle Porte ses vœux jusqu'à mon Fils ? Non, je te puniray de luy paroistre aimable, Tes charmes l'ont reduit à t'aimer malgré moy, Et je te tiens seule coupable Des soûpirs qu'il pousse pour toy. En vain de ton orgueil tu prétens fuïr la peine. Le Sort te soûmet à ma haine, Escoute ; & ne replique pas. Pour fléchir la rigueur où mon couroux s'obstine, Vers les rives du Stix il faut tourner ses pas, Et m'aporter la Boëte⁎ où Proserpine Enferme ce qui peut augmenter ses appas ; C'est l'employ qu'à tes soins ma vangeance destine. Enfin, insolente Rivale, Tu reçois ce qu'a merité L'orgueilleuse temerité De te croire à Venus égale. Par l'état déplorable où j'ay reduit ton sort, Voy ce que mon couroux te laisse encor à craindre. Si tes mal-heurs si tost finissoient par la mort, Ton sort ne seroit pas à plaindre. Quoy, ton orgueil encor jusqu'à mon Fils aspire ? Mon fils est l'objet de tes vœux, Et l'obstacle fatal que j'ay mis à tes feux Ne t'a point affranchie encor de son Empire ? Cét amour de ton cœur ne peut estre arraché ? Les maux dont tes soûpirs marquent la violence A la pitié pour toy devroient m'interesser, Mais le plaisir de la vangeance Est trop doux pour y renoncer. Quoy, Mercure, on n'aura pour moy que du mépris ? Je pourray me vanger, & n'oseray le faire ? Ah, qu'on me laisse ma colere, Elle vange un trop juste ennuy⁎. L'Amour à l'Univers est-il si necessaire Qu'on ne puisse estre heureux sans luy ? On veut donc m'obliger à consentir qu'il aime ? Quoy, vous souffriray qu'à mon Fils Une simple mortelle aspire ? Puis que d'une Immortelle il doit estre l'Espoux, Jupiter a parlé, je n'ay plus de couroux. Psyché, revois le jour, On te permet enfin de vivre pour l'Amour. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_amour *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_amour Et bien, Psyché, des cruautez du Sort Avez-vous beaucoup à vous plaindre ? Voicy ce Monstre affreux armé pour vostre mort, Vous sentez-vous disposée à le craindre ? J'éprouve comme vous un embarras extrême. De quelle vive ardeur ne suis-je pas touché ? Que de choses à dire ! & cependant, Psyché, Cependant je ne puis que dire, je vous aime. C'est peu qu'aimer, je vous adore⁎. Je vous l'ay dit, & vous le dis encore, Je vous aime, & jamais ne veux aimer que vous. C'est à regret que je me tais Sur la demande que vous faites. Mon nom, si vous pouviez une fois le sçavoir, Vous feroit chercher à me voir, Et c'est à quoy le Destin met obstacle. Me voir dans mon éclat c'est me perdre à jamais. Afin que de nos feux rien ne trouble la paix, J'ay fait donner le surprenant Oracle Qui nous laisse tous deux cachez dans ce Palais. Vous m'y verrez vous adorer sans cesse, Sans cesse de mon cœur vous faire un nouveau don. Pourveu que vous sçachiez l'excés de ma tendresse Qu'importe de sçavoir mon nom ? Ce n'est point comme un Dieu que je prétens paroistre, Ce titre ne fait pas aimer plus tendrement, Je ne veux me faire connoistre Que sous le nom de vostre Amant. Venez voir ce Palais, où pour charmer vostre ame Les plaisirs naistront tour à tour. Et vous, Divinités qui connoissez ma flâme, Marquez par vos Chansons le pouvoir de l'Amour. Tu m'as veu, c'en est fait, tu vas me perdre, Adieu. O favorable changement ! **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_mercure *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_mercure Vous croyez trop la jalouze colere Qui vous anime contre un Fils. L'Amour est venu dans les Cieux, Jupiter a receu sa plainte, Et n'envisage qu'avec crainte Le desordre eternel qui menace les Dieux. Par l'ordre du Destin Psyché vous est soûmise, Quand vous la poursuivez son sort dépend de vous, Mais voyez dans cette entreprise Quels mal-heurs ont désja suivy vostre couroux. L'Amour dont les ennuis⁎ n'ont pû toucher vostre ame Empoisonne les traits dont il perce les cœurs. Il les ouvre à la haine, aux dédains, aux rigueurs, Tout languit & rien ne s'enflame. La discorde est parmy les Dieux, La paix s'éloigne de la terre, On se haït, on se fait la guerre. Ces maux que vous causez vous sont-ils glorieux ? S'il est quelque bon-heur c'est l'Amour qui l'asseure, Tout flate en aimant, tout nous rit. Ostez l'Amour de la Nature, Toute la Nature perit. Jupiter qui paroist vous le dira luy-mesme. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_vulcain *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_vulcain Cyclopes, achevez ce superbe Palais, Que tout vostre Art s'épuise en cét Ouvrage. Faites-y voir un pompeux⁎ Assemblage Des plus rares Beautez qui parurent jamais. Vous le voyez, Zephire ; aussi tost qu'il commande, Obeïr est pour moy le plus grand des plaisirs. C'est donc Psyché pour qui je prepare ces lieux ? L'agreable nouvelle ! C'est Psyché que malgré le Titre d'Immortelle Venus ne sçauroit voir que d'un œil envieux ? Allez, je feray de mon mieux, Et suis ravy de m'employer pour elle. Venus m'a fait d'étranges tours Sur la Foy conjugale. Mais je veux l'en punir en prestant mon secours Au triomphe de sa Rivale. Depeschez, preparez ces lieux Pour le plus aimable des Dieux. Que chacun pour luy s'interesse⁎, N'oubliez rien des soins qu'il faut. Quand l'Amour presse On n'a jamais fait assez tost. L'Amour ne veut point qu'on differe, Travaillez, hastez-vous. Frapez, redoublez vos coups. Que l'ardeur de luy plaire Fasse vos soins les plus doux. Servez bien un Dieu si charmant, Il se plaist dans l'empressement. Que chacun pour luy s'interesse⁎, N'oubliez rien des soins qu'il faut. Quand l'Amour presse, On n'a jamais fait assez tost. L'Amour ne veut point qu'on differe, Travaillez, hastez-vous. Frapez, redoublez vos coups. Que l'ardeur de luy plaire Fasse vos soins les plus doux. Et depuis quand, s'il vous plaist, vivons-nous Dans une amitié si parfaite, Qu'il faille que je m'inquiete De tous vos caprices jaloux ? Il vous sied bien de vous mettre en colere. Lors que j'estois jaloux avec plus de raison, Vous en faisiez vous une affaire ? Vous l'estes maintenant, & vous trouverez-bon Qu'on ne s'en embarasse guére. Vous connoissez toute la difference Et de l'Amant & de l'Espoux, Et nous sçavons lequel des deux chez vous A merité la preference. Je ne fais pour Psyché que bâtir un Palais, Vous estes encor trop heureuse. Si j'estois de nature un peu plus amoureuse Vous me verriez adorer⁎ ses attraits. La vangeance seroit plus belle, Mais je suis à ma Forge occupé nuit & jour. Je n'ay pas le loisir de luy parler d'amour, Et je me borne à travailler pour elle. L'Amour icy nous a mandez exprés, Achevons, achevons ce qui nous reste à faire. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_zephire *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_zephire Pressez-vous ce Travail que l'Amour vous demande ? Vous hastez-vous d'accomplir ses desirs ? Psyché merite bien une ardeur si fidelle, En ces lieux pour l'Amour j'ay conduit cette Belle ; Et maintenant sur des Gâzons voisins Un doux sommeil de ses sens est le maistre. J'ay fait naistre autour d'elle & Roses et Jasmins, Qu'elle eût pû sans moy faire naistre. Faites tout pour l'Amour, & rien contre Venus. Penser à la vangeance, abus, Vulcain, abus. Quelques tours que nous fasse une Moitié⁎ coquette, Le meilleur est de n'y jamais songer. Il est toûjours trop tard de s'en vanger, L'affaire est faite. Je retourne à Psyché que je vais éveiller, Cyclopes, excitez vos bras à travailler. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_roy *date_1678 *sexe_masculin *age_veteran *statut_maitre *fonction_pere *role_roy Apprens de mes soûpirs mon infortune extréme, Apprens ce que mon cœur tremble à te declarer. Quand on se voit reduit à perdre ce qu'on aime, Il est permis de soûpirer. Tout ce qu'en ma Famille J'avois de cher, de precieux, Le barbare decret des Dieux Nous demande ton sang, il faut mourir, ma Fille, Il faut sur ce Rocher t'exposer au Serpent, Et lors que ma douleur par mes larmes s'exprime, C'est pour toy, de ces Dieux déplorable Victime, Que ma tendresse les répand. Il se peut que ta mort leur plaise, Et tu condamnes mes douleurs ? Ne dy point que le Ciel desormais sans colere Semble adoucir le coup qui me prive de toy. Quand on voit des malheurs qui ne sont que pour soy, Le bien public ne touche guére, Et si l'Oracle doit me plaire A me regarder comme Roy, J'en fremis, j'en tremble d'effroy A me regarder comme Pere. A des ordres si redoutables Je ne les connois point, ces Dieux impitoyables, Qui veulent m'arracher ce que j'aime le mieux. Que peuvent-ils pour augmenter ma peine ? Je souffre en te perdant tout ce qu'on peut souffrir. Tu me quittes. Quoy ? du Serpent tu seras la Victime ? Et le puis-je sans toy ? Tu vas sur le Rocher, cruelle, Arreste, que fais tu ? Au Monstre sans trembler tu te livres toy-mesme ? Et tu peux douter que je t'aime ? Ciel, que vois-je ? on l'enleve, & les Vents ennemis, Pour la conduire au Monstre, ont déployé leurs aisles. Dieux cruels, qui l'avez permis, Accablez vous ainsi ceux qui vous sont fidelles ? **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_psyche *date_1678 *sexe_feminin *age_jeune *statut_maitre *fonction_fille *role_psyche Ainsi pour vous rendre en ce lieu Vous avez prévenu⁎ l'heure du Sacrifice ? Quels sont vos déplaisirs ? Quoy ? dans un jour si remply d'allegresse, Où du Ciel la colere cesse, Vous pouvez pousser des soûpirs ? Dites-moy donc le sujet de vos larmes. Seigneur, vous soupirez vous-mesme ? Quels que soient nos malheurs, dois-je les ignorer ? Et qui donc perdez-vous ? Si par mon sang leur colere s'appaise, Plaignez-vous une mort qui finit vos malheurs ? Il faut suivre l'ordre des Dieux. Par cét emportement n'attirez point leur haine. Adieu, Seigneur, je vay mourir. Je veux vous épargner un crime. Vivez heureux. Ne pleurez point ma mort, la cause en est trop belle. Je fais ce que je doy. Ma fermeté quand vous vous alarmez Doit vous plaire si vous m'aimez. Où suis-je ? quel spectacle est offert à mes yeux ? D'un effroyable Monstre est-ce icy la demeure ? Est-ce dans ces aimables lieux Que l'Oracle veut que je meure ? Je reconnois la rigueur de mon sort, Lors qu'avec tant d'excés je m'en voy poursuivie, Il veut que cette pompe accompagne ma mort, Pour me faire à regret abandonner la vie. Cruelle mort, pourquoy tardez-vous tant ? Que par vostre lenteur je vous trouve inhumaine ! Venez, affreux Serpent, venez finir ma peine, Vostre victime vous attend. Quels agreables sons ont frappé mes oreilles ? Est-ce qu'aimer est necessaire ? Et qui veut-on me faire aimer ? Qui seroit donc ce Dieu que j'aurois sçeu charmer ? S'il est ainsi, paroissez en ce lieu. Et le moyen d'aimer ce qu'on ne voit jamais ? Ah ! venez-donc, n'importe sous quels traits, Pourveu qu'en vous voyant mon esprit se rasseure. Quoy, vous estes le Monstre ? & comment à mes yeux Pourriez vous estre redoutable ? Je sens en vous voyant un desordre agreable Qui de mon cœur se rend victorieux. Il se trouble ce cœur autrefois si paisible, Il ne se souvient plus qu'il estoit insensible. On dit qu'ainsi l'on commence d'aimer. En parlant de mon cœur mon esprit s'embarasse, Et je ne connois pas assés ce qui s'y passe Pour vous le pouvoir exprimer. Il est donc vray que vous m'aimez ? Que par ces mots vous me charmez ! Je ne peux rien entendre de plus doux. Quoy, je n'auray point de Rivale ? Mais me laisserez-vous ignorer qui vous estes, Vous qui me promettez de m'aimer à jamais ? Que fais-tu ! montre toy, cher Objet de ma flâme, Viens consoler mon ame. La beauté de ces lieux est un enchantement, Tout m'y paroist charmant, Mais je n'y voy point ce que j'aime. Ah ! Qu'une absence d'un moment, Quand la tendresse est extrême, Est un rigoureux tourment ! Par quel art dans ce lieu vous rendez-vous visible ? On m'y parle souvent sans qu'on se laisse voir. Nymphe, le croiriez-vous, que luy-mesme empoisonne Tous les honneurs que j'en reçoy ? Il refuse toûjours de se monstrer à moy Dans tout l'éclat qui l'environne, Et ce refus blesse ma foy. Je l'aime, & je voudrois pouvoir tout sur son ame, Je voudrois avoir lieu du moins de m'en flatter, Quand je forme des vœux qu'il ose rebuter Je suis reduite à douter de sa flâme, Et rien n'est plus cruel pour moy que d'en douter. Ah ! malgré les soûpirs qu'un Amant nous adresse, Malgré tous les soins qu'il nous rend, Il ne faut pour troubler le bon-heur le plus grand Qu'un peu trop de délicatesse. Vous n'estes pas les plus heureux Vous dont l'amour est si pur & si tendre. Si tout vostre repos est reduit à dependre Du moindre scrupule amoureux, Vous dont l'amour est si pur & si tendre, Vous n'estes pas les plus heureux. Ah ! ne me tenez point plus long-temps incertaine, Satisfaites mes yeux, vous avez ce pouvoir. Ne craignez rien. Quoy, rien en ma faveur ne vous peut émouvoir ? Que ne vous doy-je point ? A la fin je vay voir mon destin éclaircy, Je vay voir cét Amant dont mon ame est éprise. Approchons. Dieux ! que voy-je icy ? C'est l'Amour. Quelle douce & charmante surprise ! C'est l'Amour qui pour moy s'est blessé de ses traits. Maistre de l'Univers il vit sous mon Empire, Ce que l'Amour à tous les cœurs inspire Il l'a senty pour mes foibles attraits, Si le plaisir d'aimer est un plaisir extrême, Quels charmes n'a-t'il pas quand c'est l'Amour qu'on aime ? Quoy c'est l'Amour que j'aime ? quel bon-heur ! Ah ! pour le reconnoistre, Sans le voir dans l'éclat où je le voy paroistre, Ne suffisoit-il pas de cette prompte ardeur Qu'il a si vivement fait naistre dans mon cœur ?     Si le plaisir d'aimer est un plaisir extrème, Quels charmes n'a-t-il pas quand c'est l'Amour qu'on aime ? Jamais Amant ne fut si beau, Si digne de toucher un cœur fidele & tendre. Et le moyen de se défendre De l'adorer jusqu'au tombeau ? Si le plaisir d'aimer est un plaisir extréme, Quels charmes n'a-t'il pas quand c'est l'Amour qu'on aime ? Mais quel brillant éclat se répand en ce lieu ? Arrestez, cher Amant, où Fuïez-vous si viste ? Arrestez, Amour, arrestez. Pouvez-vous me laisser triste, seule, interdite ? Je meurs puis que vous me quittez. J'ay voulu vous voir, c'est mon crime, Ma tendresse a causé mon trop d'empressement. Et ne dévoit-il pas paroistre legitime Du moins aux yeux de mon Amant ? Ciel ! le funeste excez de mon inquietude⁎ Occupoit à tel point mon esprit affligé Que je ne voyois point ce beau Palais changé En une affreuse Solitude. Ah ! Nymphe, venez vous soulager mes ennuis ? Dieux ! se pourroit-il faire ! Que Venus pour me perdre eût pû se déguiser ? Déesse, suivez moins une aveugle colere. Voyez pour qui j'ay consenty d'aimer. L'Amour peut-il chercher à plaire Qu'il ne soit seur aussi-tost de charmer ? Vous ne m'écoutez point, & cependant, Déesse, Tout ce que je vous dis, vous l'avez trop senty. Quoy ? vous condamnez ma tendresse ! Et vostre cœur s'en est-il garanty ? Il a payé ce tribut necessaire. Le mien est-il si fort qu'il s'en doive exempter ? Si l'Amour sous ses Loix a pû ranger sa Mere, Est-ce à Psyché de resister ? Vous m'abandonnez-donc, cruel & cher Amant ? Venez, venez me traiter de coupable. Malgré tous les mal-heurs dont le Destin m'accable, Vostre absence est mon seul tourment. Douces, mais trompeuses delices ! Deviés-vous commencer & finir en un jour ? A peine ay-je goûté les douceurs de l'Amour Que j'en ressens les plus affreux supplices. Pourquoy chercher le chemin des Enfers ? C'est la mort, c'est la mort qui me le doit aprendre, Les flots qu'aux mal-heureux ce Fleuve tient ouverts, M'offrent celuy que je dois prendre. Dites plûtot que l'Amour m'abandonne Quand Venus contre moy fait agir son pouvoir. A descendre aux Enfers sa haine m'a reduite. Par quels noirs & fâcheux passages M'a t'on fait descendre aux Enfers ? Ce ne sont qu'abysmes ouverts A saisir de frayeur les plus fermes courages. Ces lieux qui de la Mort sont le triste sejour Ne reçoivent jamais le jour, L'horreur en est extrême. Mais tout affreux que je les voy, Qu'ils auroient de charmes pour moy Si j'y rencontrois ce que j'aime ! N'y pensons plus, mon bon-heur a changé, J'ay voulu voir l'Amour, & l'Amour s'est vangé. Vous, que ces Demeures affreuses Couvrent d'une eternelle nuit, Aprenez, Ombres mal-heureuses, Le déplorable estat où le Ciel me reduit. Du plus heureux destin la gloire m'est certaine, Et quand j'en puis jouir sans craindre les Jaloux, Un desir curieux dont la force m'entraîne, Me fait perdre l'Objet de mes vœux les plus doux. Parmy tous vos tourments, Ombres, connoissez-vous Un suplice égal à ma peine ? Si j'ay passé le Stix avant l'heure fatale, Pour venir aux Enfers demander du secours, Quand je vous auray dit ma peine sans égale, Vous plaindrez avec moy le mal-heur de mes jours. Ah, laissez-vous toucher à mes tristes douleurs. Je ne viens point dans vos Demeures sombres Troubler le silence des Ombres, J'y viens parler de mes malheurs. Un ordre souverain qu'il faut executer M'oblige à chercher vostre Reyne. En me la faisant voir vous finirez ma peine, Elle voudra bien m'écouter. Deux mots, & de ces lieux je suis preste à sortir. Conduisez-moy vers Proserpine. Que m'est-il permis d'esperer ? Me fera-t'on enfin conduire à vostre Reyne ? Quoy, l'on sçait dans ce noir séjour A quels maux Venus me destine ? Ah, que mes peines sont charmantes Puis que l'Amour cherche à les soulager ! Dés qu'il veut rendre un mal leger Il n'a plus de chaînes pesantes. Ah, que mes peines sont charmantes Puis que l'Amour cherche à les soulager ! Et n'aime-t'on pas où vous estes ? Et, qui s'en voudroit garantir⁎ ! Mais de ces lieux par où sortir ? Tout ce que j'y voy m'intimide. Si je fais vanité de ma tendresse extrême, En puis je trop avoir quand c'est de l'Amour mesme Que mon cœur s'est laissé charmer ? Je sens que rien ne peut ébranler ma constance. Ah pourquoy m'obliger d'aimer S'il faut aimer sans esperance ? Sans esperance ? non, c'est offencer l'Amour, Ce Dieu qui plaint les maux dont je suis poursuivie Jusques dans les Enfers a pris soin de ma vie, Et c'est par luy que je reviens au jour. Ce sont icy les Jardins de sa Mere, Peut-estre en ce moment il luy parle de moy. Je puis l'y rencontrer. Pour meriter sa foy Cherchons jusqu'au bout à luy plaire. Si mes ennuis⁎ ont pû ternir Ces attraits dont l'éclat m'a sçeu rendre coupable, Cette Boëte⁎ me va fournir Dequoy paroistre encor aimable. Ouvrons. Quelles promptes vapeurs Me font des sens perdre l'usage ! Si la mort finit mes mal-heurs, O toy qui de mes vœux reçois le tendre hommage, Songe qu'en expirant c'est pour toy que je meurs. Pourquoy me rappeller au jour, S'il ne m'est pas permis de vivre pour l'Amour ? Viens, cher Amant, viens revoir ta Psyché. Vous y consentez ? quelle gloire ! On me rend donc à vous ? ô destin plein de charmes ! **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_aglaure *date_1678 *sexe_feminin *age_jeune *statut_maitre *fonction_fille *role_aglaure Enfin, ma Sœur, le Ciel est appaisé, Et le Serpent qui nous rendoit à plaindre Va n'estre plus à craindre. Tout pour le Sacrifice est icy disposé, Psyché pour l'offrir va s'y rendre. Ils s'en sont veus assez punis Par les maux infinis Que du Serpent nous a causez la rage. Apres un temps plein d'orages Quand le calme est de retour, Qu'avec plaisir d'un beau jour On goûte les avantages ! Mais d'où vient qu'avec tant d'attraits Psyché n'aima jamais ? Qui brave trop l'Amour doit craindre sa colere. Lychas vient à nous. De quel mal-heur Ce soûpir est-il le presage ? A la mort ! & le Roy n'y mettroit point d'obstacle ? Voila l'effet de ce nom de Venus, On traitoit Psyché d'immortelle. Ah ! qu'il est dangereux De trouver un sort heureux Dans une injuste loüange ! En vain on veut se flater, Tost ou tard le Ciel se vange Quand on ose l'irriter. Psyché vient. A la voir je tremble. Ah ! ma Sœur ! Nous plaignons vostre erreur. Quand vous sçaurez ce qui les fait couler... Adieu, nous n'avons pas la force de parler. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_cidippe *date_1678 *sexe_feminin *age_jeune *statut_maitre *fonction_fille *role_cidippe Les Peuples d'erreur prevenus La nommoient une autre Venus, Sur la Divinité c'estoit trop entreprendre. Ne songeons plus à nos mal-heurs passez, Le Serpent en ces lieux ne fait plus de ravage, Ce sont des mal-heurs effacez. Tout succede à nos desirs ; Si des rigueurs inhumaines Nous ont cousté des soûpirs, On ne connoist les plaisirs Qu'apres l'épreuve des peines. Il est un fatal moment, Où l'Objet le plus severe Se rend aux vœux d'un Amant, Et plus la Belle differe⁎, Plus elle aime tendrement. Son visage Nous marque une vive douleur. Qu'avons-nous à craindre pour elle ? Et Psyché ne sçait rien de ce funeste Arrest ? C'est de là que nos maux & les siens sont venus : Qui croiroit que ce fût un crime d'estre belle ? Quel supplice ! Le moyen de luy dire adieu ? Ah ! ma Sœur ! Ah ! trop funestes charmes ! **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_lychas *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lychas Ah ! Princesses ! Ignorez-vous encor le destin de Psyché ? La disgrace⁎ la plus cruelle Dont vous puissiez jamais avoir le cœur touché. Tandis que chacun en soûpire Elle seule ignore son sort, Et c'est icy qu'on luy va dire, Que le Ciel irrité la condamne à la mort. Le Roy d'abord nous a caché l'oracle, Mais malgré-luy le Grand Prestre a parlé. Ah ! Pourquoy n'a-t'il pû se taire ? Voicy ce qu'il a revelé, Et l'Arrest qui nous desespere. Vous allez voir augmenter les mal-heurs Qui vous ont cousté tant de pleurs, Si Psyché sur le Mont pour expier son crime, N'attend que le Serpent la prenne pour Victime. Pour se rendre Venus propice Elle croit n'avoir interest Qu'à venir en ces lieux offrir un Sacrifice. Voyez comme chacun regrettant la Princesse Abandonne son cœur à l'ennuy⁎ qui le presse. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_fleuve *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_fleuve Arreste, c'est trop tost renoncer à l'espoir, Il faut vivre, l'Amour l'ordonne. Ne crains rien ; je t'en veux aprendre le chemin. Viens icy prendre place, & tu seras instruite Des ordres du Destin. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_nymphe-cachee *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_nymphecachee Attens encor, Psyché, de plus grandes merveilles. Tout est dans ces beaux lieux soûmis à tes appas. Pour rendre ton bon-heur durable Souviens-toy seulement que lors qu'on est aimable, C'est un crime de n'aimer pas. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_zephir-cache *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_zephircache D'un jeune cœur c'est la plus douce affaire. Aimez, il n'est de beaux ans Que dans l'amoureux Empire. Qui laisse échaper le temps Quelque-fois trop tard soûpire. Aimez, il n'est de beaux ans Que dans l'amoureux Empire. Un Dieu qui se prepare à t'assurer luy-mesme De son amour extrême. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_amour-cache *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_amourcache C'est moy, Psyché, c'est moy qui me rends à vos charmes. Le Destin vous deffend de me voir comme Dieu, Où ma perte aussi-tost vous coûtera des larmes. Pour me monstrer à vous, je vay dans ce Palais Prendre d'un Mortel la figure. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_nymphe1 *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_nymphe1 Aimable Jeunesse, Suivez la tendresse, Joignez aux beaux jours La douceur des Amours. C'est pour vous surprendre Qu'on vous fait entendre Qu'il faut éviter leurs soûpirs Et craindre leurs desirs. Laissés-vous aprendre Quels sont leurs plaisirs. L'Amour a des charmes, Rendons luy les armes, Ses soins & ses pleurs Ne sont pas sans douceurs ; Un cœur pour le suivre A cent maux se livre. Il faut pour goûter ses appas Languir jusqu'au trespas, Mais ce n'est pas vivre Que de n'aimer pas. Psyché, cessez de soûpirer, Si Venus vous poursuit, on flêchira sa haine. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_nymphe2 *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_nymphe2 Un cœur jeune & tendre Est fait pour se rendre, Il n'a point à prendre De fâcheux détour. Chacun est obligé d'aimer A son tour, Et plus on a dequoy charmer, Plus on doit à l'Amour. On craint, on espere, Il faut du Mistere, Mais on n'obtient guére De biens sans tourment. S'il faut des soins & des travaux En aimant, On est payé de mille maux Par un heureux moment. Mercure envoyé par l'Amour Vient d'en instruire Proserpine. Elle sçait quel present Venus attend de vous, Et pour vous l'aporter elle se sert de nous. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_nymphe3 *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_nymphe3 Chacun est obligé d'aimer A son tour, Et plus on a dequoy charmer, Plus on doit à l'Amour. Chacun est obligé d'aimer A son tour, Et plus on a dequoy charmer, Plus on doit à l'Amour. Pourquoy se défendre ? Que sert-il d'attendre ? Quand on perd un jour,     On le perd sans retour. S'il faut des soins⁎ & des travaux⁎ En aimant, On est payé de mille maux Par un heureux moment. S'il faut des soins & des travaux En aimant, On est payé de mille maux Par un heureux moment. Que peut-on mieux faire, Qu'aimer & que plaire ? C'est un soin charmant Que l'employ d'un Amant. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_nymphes-acheron *date_1678 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_nymphesacheron En vain ce soin⁎ vous embarasse. Nous avons l'ordre, allez, & nous quittez la place. Il doit estre bien doux d'aimer comme vous faites. L'amour anime l'Univers, Tout cede aux ardeurs qu'il inspire, Et jusques dans les Enfers, On reconnoist son Empire. Perdez l'effroy dont vos sens sont glacez, Nous allons vous servir de guide. Vous, Noirs Esprits, disparoissez. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_trois-furies *date_1678 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_troisfuries Où penses-tu porter tes pas, Temeraire Mortelle ? Quel destin parmy-nous t'appelle ? Viens-tu nous braver icy bas ? Non, n'attens rien de favorable, Jamais dans les Enfers on ne fut pitoyable. Non, n'attens rien de favorable, Jamais dans les Enfers on ne fut pitoyable. Non, n'attens rien de favorable, Jamais dans les Enfers on ne fut pitoyable. Cependant monstrons-luy ce que ces lieux terribles, Ont d'Objets plus horribles. Venez, Nymphes de l'Acheron, Aidez-nous à punir l'audace criminelle D'une fiere Mortelle Qui vient troubler l'Empire de Pluton. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_furie *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_furie Puis qu'à la voir elle s'obstine Promptement, qu'on l'aille avertir. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_apollon *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_apollon Unissons-nous, Troupe immortelle ; Le Dieu d'Amour devient heureux Amant. Et Venus a repris sa douceur naturelle En faveur d'un Fils si charmant. Il va goûter en paix aprés un long tourment, Une felicité qui doit estre eternelle. Le Dieu qui nous engage A luy faire la Cour, Deffend qu'on soit trop sage. Les Plaisirs ont leur tour, C'est leur plus doux usage Que de finir les soins du Jour ; La Nuit est le partage Des Jeux & de l'Amour. Ce seroit grand dommage Qu'en ce charmant Séjour On eût un Cœur sauvage. Les Plaisirs ont leur tour, C'est leur plus doux usage Que de finir les soins du jour ; La Nuit est le partage Des Jeux & de l'Amour. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_bacchus *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_bacchus Si quelque fois, Suivant nos douces Loix, La raison se perd & s'oublie, Ce que le vin nous cause de folie Commence & finit en un jour ; Mais quand un Cœur est enivré d'amour, Souvent c'est pour toute la vie. Admirons le Jus de la Treille : Qu'il est puissant ! qu'il a d'attraits ! Il sert aux douceurs de la Paix, Et dans la Guerre il fait merveille : Mais sur tout pour les Amours, Le Vin est d'un grand secours. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_mome *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_mome Je cherche à médire Sur la Terre & dans les Cieux ; Je Soûmets à ma Satire Les plus grands des Dieux. Il n'est dans l'Univers que l'Amour qui m'étonne⁎, Il est le seul que j'épargne aujourd'huy ; Il n'apartient qu'à luy De n'épargner personne. Folâtrons, divertissons-nous, Raillons, nous ne sçaurions mieux faire, La Raillerie est necessaire Dans les Jeux les plus doux. Sans la douceur que l'on goûte à médire On trouve peu de plaisirs sans ennuy ; Rien n'est si plaisant que de rire, Quand on rit au despens d'autruy. Plaisantons, ne pardonnons rien, Rions, rien n'est plus à la mode, On court peril d'estre incommode En disant trop de bien. Sans la douceur que l'on goûte à médire, On trouve peu de plaisirs sans ennuy ; Rien n'est si plaisant que de rire, Quand on rit aux despens d'autruy. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_mars *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_mars Mes plus fiers Ennemis vaincus ou pleins d'éfroy Ont veu toûjours ma Valeur triomphante, L'Amour est le seul qui se vante D'avoir pû triompher de moy. Laissons en paix toute la Terre, Cherchons de doux amusements ; Parmy les Jeux les plus charmants, Meslons l'image de la Guerre. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_muses *date_1678 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_muses Gardez-vous, Beautez severes, Les Amours font trop d'affaires, Craignez toûjours de vous laisser charmer. Quand il faut que l'on soûpire, Tout le mal n'est pas de s'enflamer ; Le martire De le dire, Coûte plus cent fois que d'aimer. On ne peut aimer sans peines, Il est peu de douces chaînes, A tout moment on se sent allarmer. Quand il faut que l'on soûpire, Tout le mal n'est pas de s'enflamer ; Le martire De le dire, Coûte plus cent fois que d'aimer. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_silene *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_silene Bacchus veut qu'on boive à longs traits ; On ne se plaint jamais Sous son heureux Empire : Tout le jour on n'y fait que rire, Et la nuit on y dort en paix. Ce Dieu rend nos vœux satisfaits ; Que sa Cour a d'attraits ! Chantons y bien sa gloire : Tout le jour on n'y fait que boire, Et la nuit on y dort en paix. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_satire1 *date_1678 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_satire1 Les Grandeurs sont sujetes A cent peines secretes. C'est là que sont les Ris, les Jeux, les Chansonnetes. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_satire2 *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_satire2 L'Amour fait perdre le repos. C'est dans le Vin qu'on trouve les bons mots. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_tous *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_tous Pleurons, pleurons ; en de si grands mal-heurs On ne peut trop verser de pleurs. Che condanni à morir tanta beltà, Cieli, stelle, ahi crudeltà. Per che tanto rigor Contro innocente cor ? Ahi sentenza inudita Dar morte à la beltà, ch'altrui da vita. Che condanni à morir tanta beltà Cieli, stelle, ahi crudeltà. Ah, qu'en amour le plaisir est charmant, Quand la tendresse est égale Entre l'Amante & l'Amant ! Voulez-vous des douceurs parfaites ? Ne les cherchez qu'au fonds des Pots. Voulez-vous des douceurs parfaites ? Ne les cherchez qu'au fonds des Pots. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_femme-affligee *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_femmeaffligee Deh, piangete al pianto mio, Saffi duri, antiche selve, Lagrimate, fonti, e belve, D'un bel volto il fato rio. Rispondete a miei lamenti, Antri cavi, ascose rupi ; Deh, ridite, fondi cupi, Del mio duolo i mesti accenti. Ahi ch'indarno si tarda, Non resiste a li Dei mortale affetto Alto impero ne sforza Ove commanda il Ciel, l'Uom cede à forza. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_homme-afflige1 *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_hommeafflige1 Ahi dolore ! Cruda morte ! Nume fiero. Ahi dolore ! Cruda morte ! **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_homme-afflige2 *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_hommeafflige2 Ahi martire ! Empia sorte. Com' esser può fra voi, o numi eterni, Chi voglia estinta una beltà innocente ? Ahi che tanto rigor, Cielo inclemente, Vince di crudeltà gli stessi inferni. Dio severo. Ahi Martire ! Empia sorte. **** *creator_corneillet *book_corneillet_psyche *style_verse *genre_show *dist1_corneillet_verse_show_psyche *dist2_corneillet_verse_show *id_trio *date_1678 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_trio Voulez-vous des douceurs parfaites ? Ne les cherchez qu'au fonds des Pots.