**** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LISETTE *date_1697 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lisette Ouais. Vous le prenez là sur un ton bien héroïque vraiment ; et comment l'entendez-vous donc, s'il vous plaît ; vous n'êtes à Paris que depuis deux ans, et vous voila déjà aussi extravagante que si vous y aviez été élevée toute votre vie. Hé mort de ma vie, c'est ce penchant-là que je trouve ridicule. Oh pour cela je ne vous comprends point. Est-il possible qu'une fille Napolitaine formée ( je ne dirai pas du plus pur ni du plus noble sang de ce pays-là ) mais du plus subtil du moins. La fille de Monsieur Sbrigany en un mot connaisse une autre passion que celle de son intérêt, et qu'elle puisse être sensible à quelqu'autre chose qu'à sa fortune. Allez, Mademoiselle, vous ne méritez pas l'honnête homme de père que le Ciel vous a donné, et si j'étais a sa place... Oui quand il a cru avoir besoin de lui pour son établissement, et pour son commerce. Éraste est un honnête, Commis de la Douane, fort bon garçon, de bonne famille, fort joli homme ; votre Père et lui étaient associés pour frauder les droits, et pour faire passer des marchandises de contrebande, et vous étiez le noeud de la société vous. Tant que Monsieur Sbrigany n'a été que marchand ce parti-là vous convenait à merveilles : mais à présent cela est bien au dessous de vous. Il fait une Loterie, ce n'est plus un commis qu'il lui faut pour gendre, c'est un commissaire. Pour mariée je n'en jurerais pas. Mais tant que la Loterie durera du moins, vous y serez promise. La voila tirée, quand elle sera finie, le produit à couvert, les lots distribués tant bien que mal, on congédiera le commissaire, et selon l'exigence des cas, ou l'occurrence des affaires, on vous promettra dans la suite à quelqu'autre, à qui l'on ne tiendra pas mieux parole. Malepeste c'est un habile homme que votre père , il n'y a rien qu'il ne mette à profit. Vous comprenez bien par là que pour la tranquillité de votre coeur, et pour le bien de vos affaires, il ne faut prendre de l'amour pour personne, et faire bonne mine à tout le monde : on ne sait pas de qui on peut avoir besoin. Paix, taisez-vous voici quelqu'un. Votre très humble servante, Monsieur. Vous avez raison, Monsieur, et la Loterie pourrait devenir tumultueuse sur les fins : Mais voulez-vous que je vous dise, outre que Mademoiselle votre Fille est un peu rétive à vos ordres, je doute que la seule protection de Monsieur Desfourneaux puisse vous garantir de l'orage qui se prépare. Vous avez eu bien de la peine à vous résoudre d'y en mettre. On le voit bien. Mais m'en croirez-vous, Monsieur, faites distribuer vos petits lots par Madame votre femme. Il y a longtemps qu'elle vous embarrasse, c'est un vrai moyen pour vous en défaire. Je crois, Monsieur, que nous serions bienheureux tous tant que nous sommes, d'en être quittes pour les étrivières. Cela est vrai. Mais il y a bien de petits lots, que de mouchoirs ! Où diantre avez-vous attrapé tout cela ? Non, sans doute, ceux qui pleureront la perte de leur argent, auront de quoi s'essuyer les yeux du moins. Cela sera bien commode. Oui-da , oui-da, vous faites aller les choses en conscience, et pour un homme de votre pays vous ne prenez pas trop, assurément. Mais il se trouvera des médisants qui diront le contraire. Il y aura des mal intentionnés qui le croiront, et qui feront comme si cela était ? Le peuple a l'esprit si mal tourné quelquefois. Croyez-moi, Monsieur, précautionnez-vous un peu plus que vous ne faites ; cela ne saurait vous nuire. N'auriez-vous point quelque ingénieur de vos amis qui pût y faire quelques petites fortifications. Je crois que cela ne serait pas inutile, et je me souviens que de certains Officiers cet hiver, en vous donnant leur argent, vous firent entendre... Vous deviez attendre aussi les vacances pour faire pister de loin les gens de robe. Mais, Monsieur, il y a de certains petits déterminés d'enfants de Paris qui pourraient bien... Nous en allons faire l'expérience. On a déjà donné des boites ce matin. Nous verrons comment cela commencera. Hé que craignez-vous. Vous savez bien qu'il n'y a que de petits lots dans les boites d'aujourd'hui. Comme c'est toujours la même chose il n'y a point à s'y méprendre. Hé mort de ma vie, laissez faire, de quoi vous embarrassez-vous. Vous en donneriez quinze pour quatre que vous y gagneriez encore. J'y vais. Aussi bien voilà vôtre fidèle garçon de boutique qui a quelque choie à vous dire. On a déjà donné bien des petits lots à bien des gens qui s'en retournent en jurottant, Monsieur ; mais voici une boîte qui vous fera juroter à votre tour je pense. Voyez ce billet. Tenez je suis sûre que ni votre garçon ni vous n'avez pas eu intention d'y mettre ce qui y est, et je n'ai pas voulu qu'on délivrât sans vous en avertir. D-O-R ne veut pas dire d'or. Hé bien. Oh bien, ce n'est ni femme, ni bourgeois, ni homme de robe, c'est un drôle qui n'entend point de raillerie, et qui jure comme un enragé, parce qu'on le fait attendre. Un bruit de diable. Il sait lire, je vous en avertis, et D-O-R et un pâté ne voudront pas dire doré pour cet homme-là. Votre Petronillo est un hardi fripon ; mais je crains les suites. Mais en effet, il y a un espèce de mérite dans ce que vous faites au moins. Apprendre à vivre à toute une ville. Votre loterie sera fort instructive pour le public, Monsieur. Oh, par ma foi, après celle-ci il faut tirer l'échelle. On y connaîtra le fonds et le tréfonds de la bonne foi des Loteries : et je ne crois pas que désormais il soit besoin d'aucune Ordonnance de police pour les défendre. On n'a que faire de votre généalogie ; que demandez-vous encor une fois ? Hé oui, de quinze jours, votre tour ne viendra que dans ce temps-là, c'est une règle. Que vous importe, expédiez ce pauvre diable, Monsieur, puisqu'il a amené sa charrette. Ce sera autant de fait, et il ne vous en coûtera pas davantage. Et le moyen de tirer bianque, il n'y a que des billets noirs. Assurément. Il fait cela pour son plaisir, quand il lui en coûterait un millier de pistoles. Non, non, voyez vous-même ; j'aurai assez de peine moi d'aller chercher ce qu'il vous faudra. Tenez voilà ce que c'est. Allons, dépêchons, n'oubliez rien ; voilà votre souricière. Tant pis vraiment, vous êtes un malpropre, corrigez-vous de cela. Ne les perdez pas au moins, et faites-en un bon usage. À vous décrasser le visage, à vous débarbouiller, cela vous ôtera les grosseurs du teint. Il s'en servira pour l'amour de moi : Je veux qu'il se fasse beau moi cet enfant-là. C'est de l'eau de Cordoue : vous ne savez ce que vous dites. Oh finissez donc. Voyez le reste. Sans colère, Monsieur de Courbevoie, serrez bien toutes vos petites affaires, etc... Le petit mièvre. Allons point d'emportement, soyez sage, portez tout cela dans votre charrette, et vous en retournez tout doucement, de peur de fatiguer vos chevaux, entendez-vous. Hé bien, Monsieur, voila déjà un paysan corrigé de Loterie, et je gagerais bien que son exemple servira d'instruction à tout son village. Que l'on vous aura d'obligation. Il envoie chercher ses bottes apparemment. Oui, Monsieur, je ferai votre affaire. On verra. S'il le trouvait quelques difficultés pour la réponse. Vous savez bien comme on les lève. C'est un assez bon métier, Monsieur, que de faire des Loteries ; cela rend de toutes manières. Ne vous effarouchez point de cette visite-ci, c'est notre bonne amie, la fille de ce marchand, cette veuve qui fait la femme de conséquence, et qui est si folle et si coquette. Madame je suis votre très humble servante. Comment donc, Madame. Tout le monde n'a pas l'esprit si bien fait que vous, Madame. Oh pour cela oui, Madame, il n'y a point de distinction, nous ne favorisons personne. C'est le pur hasard qui en décide, Madame. Votre servante, Madame. Il faudra refaire la boîte de cette femme-là, Monsieur. Nous n'y avions mis que de la bagatelle. À qui en as-tu, mon pauvre Signolet, t'ont-ils fait quelque chose ? Cela tournera mal, Monsieur, je l'avais prévu. Il sera cause de quelque désordre, Monsieur. Il fallait un peu diversifier les lots, elles ont raison. Cela finira de même, Monsieur, cela finira de même. Hé, Monsieur, à quoi vous exposez-vous, vous n'y songez pas. Mais quel orage d'invectives... Je vous le disais bien moi que cet homme-là ne songe qu'à votre avancement, vous le voyez. Vous faire parler à Éraste moi, vous voyez avec quelle sévérité votre père vous le défend. Non je ne l'aurai pas ! Mort de ma vie que je suis malheureuse d'être si bonne. L'avarice du père, l'amour de la fille, je me prête à tout dans cette maison-ci, ça toujours été mon défaut, je suis trop facile. Et quand je ne le voudrai pas, cela dépendrait-il de moi ; ne le voilà-t-il pas déjà lui-même, les habiles gens n'ont que faire de signes, il a deviné votre pensée. Ces pauvres enfants, cela fait pitié et envie même tout ensemble. La démarche n'est point fausse, ne vous y trompez point l'un et l'autre. Il y a quatre-vingt-mille bonnes livres de profit, je vous en réponds. Il est réel. Outre ce qu'il gagne sur tous les petits lots, ce n'est pas lui qui donne les gros à ses dépens au moins. Non, vous dis-je, il n'est pas si bête, il en a l'honneur et l'argent, mais ce sont des dupes qui en font la dépense. Que la belle toilette est destinée pour cette grosse trésorière, par exemple, et que c'est un Juif de la place des Victoires qui la lui donne. Ah vraiment. Il y en a bien d'autres. Cette pendule de cinq cents écus qu'aura ce jeune académiste, qui pensez-vous qui l'ait payée. La veuve d'un épicier de la rue des Lombards qui est amoureuse de lui à la folie. Ce ne sont point des contes. Il y a un service de vermeil qu'un jeune... Je ne sais qui Conseiller de.... Je ne sais ou nouvellement émancipé a fait faire pour une espèce de Comtesse Quimpercorentine. Une croix de diamants, de deux cent pistoles, qu'un petit notaire Bourgeois Gentilhomme a achetée pour une femme de qualité. Voila un coffre de la Chine qu'on doit remplir d'étoffes des Indes, et qui est destiné par un partisan, pour la femme d'un Rapporteur, qui a fait prendre un bon tour à une mauvaise affaire. Que sais-je moi, c'est une nouvelle manière qu'on a imaginée de faire des présents, et de les recevoir avec bienséance, et Monsieur votre père a le profit et le mérite de l'invention. Ne vous en alarmez point plus que de raison, les choses peuvent changer, et pourvu que vous pariassiez dans ces commencements soumise et obéissante à ce que souhaite votre père, et que votre amant ne se rebute point.... Laissez faire, on vient à bout de tout. L'affaire la plus importante est qu'il ne vous voie point ensemble, puisqu'il l'a défendu ; sortez et reposez-vous... Tout est perdu, comment allons-nous faire ? Je n'en sache point. Mais vous êtes alerte, nous sommes au premier étage, sautez par la fenêtre. Vous avez raison, cela ne serait pas secret. Mettez-vous dans le coffre de la Chine, vous n'y serez pas fort à votre aise, mais... Non, non, ne craignez rien. Si l'on envoie ce lot là chez Monsieur le Rapporteur, Madame sa femme ne sera pas la plus mal lotie. Ma foi, Monsieur, vous êtes plus heureux que sage, et voila aussi Mademoiselle votre fille que je trouve dans des dispositions tout-à-fait conformes à vos sentiments. Oui, Monsieur. Hé non. Non, non. Qu'elle vous est fort redevable, Monsieur, hélas donc, répondez à Monsieur votre père. Hé non,non, ne craignez rien, il vous demeurera. Voilà une fille qui prend beaucoup sur elle au moins. Je vous en réponds. Si vous saviez en quel état est ce pauvre Éraste. Assurément. Vous aurez peut-être quelque égard à cela dans la suite, vous êtes bon père. Le pauvre garçon, je ne voudrais pas être à sa place. Vous êtes furieusement estimé. Ne serait-ce point quelqu'un qui viendrait demander votre fille en mariage. Cette homme-là ne vous caressait point de bonne foi, défiez-vous-en. Il n'est pas malaisé de s'en apercevoir. Tout vous réussit, Monsieur, le peuple est docile. Puisque vous avez si bien deviné vos lots, Monsieur, je m'en vais vous chercher votre affaire. Quel diable d'homme est ceci ? Ma foi, Monsieur, si tout le monde fait de même il vous demeurera de mauvaise marchandise. Le parti n'est pas mauvais, Monsieur, nous avons besoin d'amis, ne fâchez point cet homme-là. Votre valet Monsieur. Un Gascon ne fut jamais dupe. Cela serait de mauvais exemple, vous avez raison. Mais, Monsieur, n'auriez-vous point affaire là- bas, l'oeil du Maître quelquefois... Oui : Mais, Monsieur.... Notre amoureux est mal dans le coffre. Donnons un peu d'air à notre enfermé, il a chaud dans ce coffre. Trois Crocheteurs pour emporter votre lot, il n'en faudrait qu'un pour déménager toute la Loterie. Je ne crois ma foi pas que vous en ayez encore de cette affaire-ci. Un buffet garni de vaisselle d'argent, nous n'avons point de ces babioles-là dans notre Loterie, Madame, vous n'y songez pas. Il y a du mal entendu là-dedans ; il se trouvera un p...té sur ma parole. Ferai-je monter vos trois crocheteurs pour emporter votre lot, Madame. La Procureuse est bien fâchée de n'avoir point de vaisselle. Le coffre de la Chine. Serait-ce déjà le nôtre ? Prenez, Madame, vous n'en serez point embarrassée, un de ceux-là tiendrait dans votre poche. Oh pour celui-là non, Madame, on me l'a donné en garde. Oui qu'on le prenne à foi et à serment, vous perdrez votre procès, Madame. Et nous défendons les vôtres, Monsieur, Madame veut faite emporter vos meubles, elle a pris du goût pour votre coffre de la Chine. Il n'en tiendra guère à l'heure qu'il est, il est bien plein. Hoime, que deviendra tout ceci. Vous avez défendu qu'il vît votre fille. Mais vous n'avez pas défendu qu'il se mît dans le coffre. Le coffre est à Monsieur, de quoi vous plaignez-vous : Monsieur est son oncle. Le feu à la maison. Le pauvre diable. Ils l'assommeront. Ils ne seront pas malheureux si elles réussissent. Profitez de l'exemple, Messieurs, et si jamais quelque Napolitain est assez hardi pour faire une Loterie, que les Parisiens ne soient pas assez fous, pour y mettre. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LEFLAMAND *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leflamand Jentrir moi librement, Mameselle, mais jaure bonne grâce di le faire, parce que moi vouloir dire quelque chose à Monsir le Marchand de Loterie. Non, non, point précipiter vous, Mondame, moi attendre commodément son commodité, moi faire un petit parlement de conversation avec Mameselle. Adieu donc, Mameselle. Adieu l'autre Mameselle. L'être beaucoup grandement civilité, les Mondames desti pays. Ah bonjour vous Monsir, comment si portir votre personne ? Oui, Monsir, moi venir faire un petite proposition al Monsir qui fait la Loterie. Vous étrancher en sti pays, Monsir. Naples bon Pais, mais grandement fripon. Un Marchand de sti ville maure une fois emprunté cent pistoles par manière de banqueroute. Et un autre Marchand de sti Ville encor al Foire de Guibrai aure une autrefois troqué son valise pleine de rien contre mon valise à moi pleine d'argent, et de bonnes baguetelles. Vous connaître point ces fripons-là de votre pays, Monsir ? Vous faire pourtant une Loterie, Monsir. L'être un fort bon marchandise qu'une Loterie, et si vous vouloir bien permettre, Monsir, moi avoir intention de mettre beaucoup al vôtre. Ah ! Monsir. Oui, Monsir, mais... Moi le savoir bien le divertissement bien joli, mon foi, mais point vouloir disti billets noirs moi. Moi entendre un peu la manigance : moi n'être pas un parisien, Monsir. Avec votre permission, Monsir, moi l'être un Marchand de Bruxelles, et comme j'aure des bijoux, des montres, des diamants, des tabletieres, moi les prêter à vous pour montre seulement à la Loterie, afin d'attraper les bonnes personnes de sti grande bonne Ville. Après vous me rendre tout, et me bailler mon part de l'attrapement. Monsir, Monsir. Moi saure bien que si Monsir, mais... Et moi l'être bien aussi tout de même, Monsir, Et vous demande en grâce de n'y point beaucoup trop attraper tout le monde dy Paris sti fois-ci, afin que moi puisse l'autrefois encor attraper une bonne partie. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_PETRONILLO *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_petronillo E niente Signor, e niente una bagatelle. Il m'a pris un remords de conscience, Monsir, j'ai paour. D'être pendu, Signor. Perché, perché, voi siete un furbo Monsu. Si signor, un fripon autrement tutt'il mundo il dicé labas et mi que sabbi ben qui é la verita non posso dire il contraire. Lé sta barricada quhaveté fait mettre labas que sa marmurar tutt'il mundo et se non sarai sourbarie, non sarai bisongna di barricada. Signor, ho una cosa avi dire auparavant. Que si non mi date la mia parté de toutes les friponneries fatte et à fare non posso en conscience, empedir mi d'en fare considenza au public, et à la Justice. Ca vol dire que vo signoriè é un grand fripon, et mi un petit voi sieté et maistre et mlle garson. Voi fourbaté toute la cita ê io vi furbo. E andata con la vostra fare un tourno aux Antipodes. Cent pistolles non é assai ho scritto trente mille billets, et ho fatto par conséquent trente mille injoustices, ça vaut davantage, date mi deux cens Louisis d'or, saro contentodi voi et voi serez content de moi. Ah vi vingracio lassiate dire il popoli voi siete un honneste homme, mes remors sont finis, je n'ai plus paour. Monsou. Non, Monsou, c'est sta manière dont nous sommes convenus. Tenez, Madame Lisette, D-O-R non vol pas dire d'or. Non. Non, il y a un pâté, prenez garde. Si la boîte est à une femme, à un bourgeois, à un homme de robe, D-O-R et un pâté vol dire doté, entendez-vous. Ça mérite explication, nous chicannerons et on s'accommodera, la ciate fare et dimorate en repos. Venio vous dire, Signor, que non ho piu di plus petits mouchoirs tutti sont distribués. Que cosa qui ... d'un buffet, Madame que que... Un buffet, é un busc, Madame, é un busc. Oui, Madame, garni de petits filets d'argent. La fortune vi favorise é un des meilleurs lots de tutte la Loterie. Sta visionnaire avec son buffet, que le que le Procureur n'écrive point, Madame, et qu'il vous apprenne à lire. Non é pas celui-là, Madame. Vous en aurez un plus petit, lasciate faire. Non é pas celui-là, Madame, é celui-ci son mi qui ai écrit les billets, je pouis répondre de mon intention. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_BASTIEN *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_bastien Serviteur, Monsieur de la Loterie ; c'est un de vos Suisses qui m'a dit d'entrer, et de parler à vous-même, parce que Messieurs vos gens sont des insolents, qui nacouront personne, et des baragoins que personne n'entend. Si je demande quelque chose ; oh dame acoutez, c'est le cousin Barthelemy, le fils de ma tante Renée, qui est un de vos Suisses. Je sommes tous deux de Courbevoie, li a six mois qu'il est archet du Guet, c'est un drôle qui fera fortune. Palsangué je demande de gros lots. Tenez, j'ai opinion que je ferai fortune à cette Loterie. Les vegnes et les bleds promettont marveille dans notre village, et les femmes y mouront dru comme mouches. Je sis veuf depuis trois semaines, m'est avis que je sommes dans une année de bonheur ; ça dépêchons, vêla ma carte, j'ai six billets au moins, baillez-moi ma boîte. De quinze jours ! Oh tastigué je me gausse de la règle moi, je n'ai pas le temps de revenir, j'ai là-bas ma charrette et deux bons chevaux. Je vians d'amener du foin, vous ne voudriais pas que je m'en retournasse à vide. Hé morgué ne me faites point languir, baillez-moi ma boîte, je vous baillerai le plaisir de la tirer devant vous. Hé oui pargué, c'est ça, j'emporterai dedans ce que je gagnerai. Alle a raison. Oh palsangué tenez ; qu'à ça ne tienne. Morgué vous êtes une bonne pâte de créature. Si j'avais une minagère comme vous, je serais bien-aise d'en avoir de la race. Allez, si je gagne ici quelque chose de bon ne vous boutez pas en peine. Mais, voyez-vous, je n'aimerais pas à tirer blanque. Ça est vrai. Que des billets noirs dans cette Loterie, ça est admirable dans cette manière-là, plus on y boute, plus on y gagne, c'est un profit tout clair. Mais votre Monsieur ni songe pas de se ruiner comme ça, que des billets noirs ! Faut qu'il ait bonne bourse sthomme-là. C'est bien dit, il rattrapera ça d'un autre côté, faut bien amorcer les gens de Paris avec quelque chose, ça li revanra, nan dit qua cette foire, il leur vend des babioles et des mirlifiches qu'ils achetons comme de bonne marchandise. Il en sait bien long, et ils n'en savont guère eux. Je nous gobergeons d'eux quand je les tenons au village. Il est pargué vrai, je sis en chance : je vous demande bien pardon de la peine, est-ce que vous ne seriais pas bien-aise que... J'eus queuque chose. Ça aidez-moi ; voyons si vous avez la patte heureuse. Je vous aurai bien de l'obligation. Tout à l'heure : baillez-vous patience. Oh je le sais bien. Il n'y a point de tricherie. Véla un P, Monsieur, bon. Petit lot, une paire de pabouches : je ne connais point ça ; qu'est-ce que c'est des pabouches, serait-ce queuque chose de rare ? Comment morgué sont des pantoufles. Hé vantregué je vois bian ce que je vois, ce sont des souliers sans oreilles. Queu semelles, j'aime morgué mieux une paire de sabots que ça, Monsieur de la Loterie. Des pabouches. Petit lot, une souricière. Hé palsangué jon des chats cheunous, que voulez-vous que je fassions d'une souricière ! Me vêla bien chanceux. Petit lot : encor on petit lot, Monsieur de la Loterie. Un paquet de cure-dents. Mais ventregué c'est folie que de me bailler ça. Je ne les cure jamais. J'annonce. Un pot de pommade de limaçon, quel ustensile est-ce ça ? Un pot de pommade, à quoi ça est-il bon? Les grosseurs du teint à moi. Morgué ne m'apportez pas stila, je vous en ferais un masque sur le visage, je vous en avertis. Le beau lot que vêla. Une bouteille d'eau de Cordoue : une bouteille d'eau, mais il saut que vous soyez fou de me bailler ça, la rivière passe au bas de cheux nous. Hé morgué de liau d'où il vous plaira ; liau de la Seine est toute la meilleure, je ne veux point de celle-là. Mais vous vous gobergez de moi, vous dis-je, un demi-septier de vin vaut mieux que tout çà. Il n'y a morgué rien là qui soit à mon usage. Un bâton de brésil. Un bâton, ah palsangué bon pour stila. S'il est bien emmanché je vas m'en sarvir, laissez-moi faire. Oh tastigué, Monsieur l'affronteux, je vous apprendrai à vous gausser des gens de Courbevoie, avec votre bouteille diau et vos souricières. Morgué non je n'en ferai pas ici, mais si je l'attrape jamais queuque part sur le chemin de Neuilly je te rouerai bien pour mes six écus, va ne te mets pas en peine. Allez ça n'est pas bian, vous êtes une redresseuse itou vous, Madame, et je pourrais bien par avanture... Je vous reconnottrons queuque jour, et je varons biau jeu, patiance. Ils ne mangeront morgué d'avoine d'aujourd'hui. Pour six écus de marchandises ! Queu peste de Loterie. Quand on sait une fois çan que c'est, il faudrait bian avoir le diable au corps pour y reboutre. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LAFRANCE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lafrance Monsieur, c'est de la part de mon maître, Monsieur le Baron de Rosebrune. Il vous prie, Monsieur, de vouloir bien mettre ce petit billet dans celle d'Angélique. C'est que Monsieur le Baron est amoureux d'elle, comme vous savez ; elle a une mère capricieuse, avec qui nous sommes brouillés : nous ne savons comment faire pour lui donner de nos nouvelle, et mon maître s'est imaginé que dans une boîte de Loterie vous pourriez bien, si vous vouliez, faire passer son petit billet. Il m a chargé de vous présenter dix Louis d'or pour lever les difficultés que votre honneur pourrait trouver dans cette affaire là. Oui, Monsieur, les voilà. On apportera peut-être la réponse en venant prendre les boîtes. Vous voudrez bien vous en charger, s'il vous plaît. On fera bien les choses. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_ERASTE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_eraste Mille pardons charmante Mariane, d'oser ainsi paraître devant vous, quand je sais les défenses qu'on vous a faites, mais l'état on je suis semble devoir tout autoriser. Je vous adore ; vous m'avez dit que vous m'aimiez, on nous désespère ; quelles résolutions sont les vôtres ? On vous défend de me voir. Ne changerez-vous point de sentiment, belle Mariane, et ne vous laisserez-vous point éblouir.... Ce n'est pas lui.... Mais je ne sais, ma pauvre Lisette, ce ne sont pas là mes affaires. Moi me rebutter. Il n'est point de difficultés, quelques insurmontables qu'elles puissent être... N'y a-t-il point d'endroit ou me cacher ? Songez donc vite ; que deviendrai-je ? Il n'importe pourvu qu'on ne me voie point. Arrêtez, Monsieur, et prenez garde à ce que vous faites. Vous cesserez de vous étonner, mon oncle , quand vous saurez que je suis amoureux de la charmante Mariane, que son père me l'avait promise , et que.... **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_SIGNOLET *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_signolet Oh dame, Monsieur, venez donc là-bas, s'il vous plaît, faire tenir ces nigauds-là qui sont à votre porte. Voirement oui, ils me donnent des taloches, et des coups de pied dans les os des jambes. Si fait, Monsieur, Barbe leur a dit, ils l'avons itou un peu gouspillée, ils m'en avont baillé davantage à moi et ils disont que tout ça est pour vous, et que je vous l'apporte. Ils feront enrager votre Italien, ce Nicodème de Petronille, ils lui jettont au nez les mouchoirs qu'il leur baille ; ils disont qu'ils ne sont que de treize sols pièce, et ils en voulont d'autres. Il dit comme ça qu'il n'est pas encore temps, qu'il faut débiter les plus moindres à cette heure, et que quand ils feront un peu plus de bruit, il baillera les autres. Je crois bien que oui. Il y a itou des Madames dans des carrosses qui juront quasi comme des Monsieurs, parce qu'alles n'avont eu que des savonnettes dans leurs boîtes. Descendez donc si vous voulez. Ils voulont vous voir pour leur argent, et ly en a qui disent qu'ils seront contents quand ils vous auront chanté pouille à vous-même. Je m'en vas donc leur dire que vous allez venir, afin qu'ils se prépariont, qu'ils allont être aises. Hé vite, et tôt, sauvons-nous, Monsieur. Décampez, vous dis-je, on va mettre le feu à la maison. Ils enfoncent la barricade ; ils ont arraché à un des Suisses un côté de moustache, qui ne tenait qu'avec de la colle, et ils l'ont reconnu, c'est le crieur de Gazette. Ils sont plus de trente après ses trousses. Non, non, ils l'allont noyer, je pense ; et puis ils disont qu'ils reviendront nous brûler nous autres. Oh dame acoûtez ça serait chagrinant, bâillons-nous en de garde. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LEGASCON *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_legascon Que je vous embrasse, mon cher Monsieur de Sbrigany, que je vous embrasse, je suis votre très humble serviteur ou la peste m'étouffe. Hé donc, mon cher, vous voilà riche comme un traitant en temps de guerre. Vous avez vous seul plus d'esprit que toute la Gascogne ensemble. Vous nous damez le pion Monsieur Sbrigany, vous nous damez le pion pour le savoir-faire. Attraper en gros tout Paris, les plus habiles de chez nous ne le font qu'en détail. Certes je vous en félicite. Je ne vous en estime pas davantage, mais je vous admire. Cadedis vous êtes un heureux mortel. Vous plaindre de la fortune. Vous en êtes l'enfant gâté. C'est ce qui vous rend téméraire. Baste Paris est bon, vos témérités sont heureuses. Je ne suis pas de Paris moi, comme vous voyez. Je suis un cadet de Bordeaux, vif, prompt, colère, et un peu tueur même de mon métier. Nous n'en viendrons pas là, ne vous effarouchez pas, voilà deux boîtes de votre Loterie de huit billets chacune. Je les sais, Monsieur, je devine. Petit étui, petite porcelaine, petit mouchoir, petite souricière. Vous êtes un petit mignon qui faites de petites Loteries en mignature, hem. Non, non, la belle, ne vous pressez pas ; vous croyez nous mener par le nez avec vos mouchoirs. Vous vous trompez à mon égard s'entend. Allons l'ami rendez mes quatre louis, voilà vos deux boîtes. Je me reproche d'être trop sage, et je me fais violence au moins. Je pourrais m'échapper, prenez garde à moi. Oh cadedis. Restituez, vous dis-je, et promptement. Si je me fiche je ferai tapage , et je casserai bien des petits lots ; dépêchons mes quatre Louis. Non, non, vous êtes galant homme. Voyons ce qui me revient maintenant. Il m'en faut l'intérêt, vous avez de la conscience, vous le gardez depuis six mois : je prendrai sans voir, faites bien les choses, deux livres de tabac pour moi, un éventail pour la fille de mon auberge, et de vos mouchoirs pour le Toulousain mon valet de chambre. Je vous en sors à bon marché, ne nous brouillons point, je vous prendrai sous ma protection, et je parlerai bien de vous au hasard de me décrier. Et vous de moi, je vous proteste. Que je ne revienne pas deux fois au moins. Serviteur l'ami, sans adieu la belle. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LAPROCUREUSE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_laprocureuse Allons Monsieur, tôt, dépêchez-moi, vite, s'il vous plaît. On aura beau dire que votre Loterie n'est pas fidèle, Monsieur, que vous êtes un maroufle, je n'en croirai rien pour moi, je vous assure, et je vous rendrai toute la justice qui vous est dûe. Je n'ai amené que trois crocheteurs avec moi, sera-ce assez, Monsieur. Pour emporter mon lot, Monsieur : s'il en faut davantage... Un buffet garni d'argent, Monsieur, je suis bienheureuse ; il y avait longtemps que j'avais envie d'avoir de la vaisselle. Je rêve moi, je rêve. Ah vraiment voici qui est admirable. Oh je ne viens ici qu'à bonnes enseignes, et voilà un billet qui fera bien foi que je ne rêve point. Il la reconnaîtra s'il veut, j'aurai mon buffet assurément. Qué, qué, je n'entends point votre baragoin, mais je sais lire, vous allez voir. Il me semble qu'il ne faut que des yeux, et j'en ai de beaux et de bons, Dieu merci ; voyez un buffet garni d'argent. Un busc, Un busc... Un busc, un busc, ah quelle effronterie, quelle volerie, un busc pour un buffet ! Je suis perdue, je suis trahie, je suis ruinée, je suis assassinée. Vous n'avez que faire de rire, vous n'en êtes pas où vous pensez ; on vous fera bien soutenir. Mon mari est Procureur, vous allez voir de belles écritures. Ces fripons-là avec leur busc. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LAMARQUISE *date_1697 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lamarquise Faites monter Champagne avec vous, il vous aidera. Je viens quérir mes lots, Monsieur Sbrigany, pour les mouchoirs et les petites porcelaines vos garçons en feront leur profit. Je ne veux que le coffre de la Chine. Le voilà apparemment, il est fort beau , mais je ne crois pas qu'il puisse tenir dans mon carrosse. Tant mieux, il me paraît un peu trop grand pour la place ou je le veux mettre dans mon cabinet. Des coffres dans de petits tiroirs, comment donc cela ? Mais vraiment je ne veux point de cela ; vous vous moquez de moi ce sont des boîtes. Je n'en veux point, vous dis- je, il y a un coffre sur mon billet. En voilà un, je l'aurai, je n'en serai point la dupe. Il n'est pas à vous, Monsieur, pourquoi donc le mettre dans votre Loterie. C'est mon cousin le Financier, si je ne me trompe, J'y dispute mes droits contre ces gens-là. C'est Éraste. **** *creator_dancourt *book_dancourt_loterie *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_loterie *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LEFINANCIER *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lefinancier C'est la Marquise ma cousine, hé que faites-vous ici, ma chère enfant ? Il serait fort à son service, si la destination n'en était faite. Voilà des étoffes que je fais apporter pour voir ce qu'on y en pourra mettre de pièces. Vous nous aiderez à les choisir, Madame ; allons, voyons Monsieur Sbrigany. Approchez le coffre, Seigneur Petronillo. Aidez-lui vous autre ? Mon neveu. Vous, mon neveu, ainsi caché dans un coffre chez un marchand. On trouvera moyen d'apaiser le désordre; tout le monde murmure de ce que vous gagnez trop à votre Loterie. Remettez cet argent dans le commerce. Faites un gros lot de vingt mille écus, à condition d'épouser votre fille, et la donnez à mon neveu ; nous avons des amis, on vous trouvera de la protection. Je me charge de l'événement, ne craignez rien. Contentons d'abord les plus mutins avec de l'argent, ou de bonnes nippes. On prendra demain des mesures pour le reste.