**** *creator_gueullette *book_gueullette_leandrefiacre *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_leandrefiacre *dist2_gueullette_prose_parade *id_LEANDRE *date_1720 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_leandre Quoi ! Charmante z'Isabelle, j'apprens que vous allez t'épouser Monsieur Cassandre. Où est la foi que vous m'avez promise ? Où est l'amour, où est le bien que vous me portiez ? Mamselle, tout cela z'est bel et bon, mais enfin il vaut mieux faire plaisir d'un pied à une honnête personne, que d'un doigt à un sot et à un vieux comme il est. Non, Mamselle, je ne veux point que vous soyez Madame Cassandre. Je veux moi même faire votre fortune, et il ne sera pas dit que l'on m'aura passé le bec par la plume. J'aurai toujours pour sa personne beaucoup de considération, mais je lui donnerai vingt coups de pieds dans le vendre, s'il ne fait pas ce je veux. Je sais que Monsieur Cassandre va venir pour vous épouser, faites comme si de rien n'était et laissez-moi faire. Non mordi, je ne le suis pas, j'en veux encore, je veux avoir mon reste. Et le premier qui branche ici, je lui casse mon fouet sur le corps. Non, Monsieur, je n'en ai point z'assez. Je ne suis point tel que je parais figuré à vos yeux. J'ai emprunté le carrosse d'un de mes amis, pour témoigner à la charmante z'Isabelle combien j'ai de passion pour elle. Je suis Monsieur Léandre. Allons profiter d'un déguisement, qui m'a fait vous obtenir de messieurs vos parents. **** *creator_gueullette *book_gueullette_leandrefiacre *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_leandrefiacre *dist2_gueullette_prose_parade *id_ISABELLE *date_1720 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_isabelle Taisez-vous donc, mon cher Liandre, si vous ne voulez t'empêcher mon établissement ; car enfin je vous aime plus que lui, mais il a plus de moyen que vous. Mais vraiment, mon cher Liandre, je sens bien ce qu'en vaut l'aune. Aussi ce n'est point la badinerie qui me fait prendre le parti, c'est l'envie d'avoir de quoi, je compte bien toujours vous voir. Mais, mon père, charmant Liandre, que dira-t-il ? Vous êtes assurément bien le maître de faire ce qu'il vous plaira, si vous croyez que ce soit pour le mieux. Oui, mon cher z'Amant, vous ferez toujours comme vous voudrez et tant qu'il vous plaira.  Plaît-il, mon père ? Qu'est-ce que vos commandements m'ordonnent ? Ah ! Mon cher Papa, je ne pourrai jamais. Monsieur, tout ce que mon cher Papa ordonne, je le fais toujours. Oui, mon cher Papa, je m'y en vais, ne vous impatientez pas.  Je causais avec lui, je faisais mon marché. Mon cher papa, je lui en ai donné tant qu'il a voulu ; ce n'est pas ma faute, je vous en assure, s'il en veut encore. **** *creator_gueullette *book_gueullette_leandrefiacre *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_leandrefiacre *dist2_gueullette_prose_parade *id_CASSANDRE *date_1720 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_cassandre Enfin je viens ici pour épouser. Veux-tu bien m'écouter ? Je veux faire une fin. Oui bien assurément. Oh nous savons cela, mais il y a fille et fille. Oui-da, je suis toujours bien aise de m'instruire. C'est vraiment bien le temps de me tenir ces propos. Ce malheur ne peut m'arriver, Isabelle est belle, elle est sage, elle est fille de mon bon ami Villebrequin. Hé bien tant mieux, on me fera plus d'honneur. Enfin, je te demande conseil, mais ce n'est pas pour me contredire. Tout cela est bon ; va t'en dire à mon compère Villebrequin que je l'attends ici pour lui faire visite comme l'honnêteté le désire. Vous me voyez frais, gaillard, et dispos, et je viens pour terminer la petite affaire dont nous avons parlé. Tout à l'heure. Qu'elle est bien élevée ! Quelle modestie ! Mademoiselle, vous voyez un homme qui voudrait avoir tout l'or d'un pays pour le soumettre à vos pieds, et pour mériter votre consentement. Vous me charmez. Allons donc mon beau-père. Oui, je t'assure, qu'elle m'est tout ce qu'on peut être pour moi. Si vous voulez prendre ma bourse aussi ? En vérité votre Isabelle est une charmante personne. Que je vais vivre une vie agréable et joyeuse ! Te tairas-tu z'insolent. Par mon âme, si j'entendais ce que tu dis, je crois que je te battrais. Va, je te prie, car je brûle d'impatience de la revoir. Très assurément je te battrai, si tu ne m'obéis pas, et si tu parles encore.  Je vous demande excuse pour ce mien serviteur, il a de l'esprit, mais il ne sait pas toujours ce qu'il dit. On ne peut z'avoir plus de joie t'au coeur que vous m'en donnez, mon cher beau-père.  He bien ? Que nous va-t-il dire ? Cela me paraît incompréhensible. Parle donc promptement. Comment ?   Tout ceci commence à me mettre z'un tant soit peu en cervelle à me donner du souci. Gilles aurait-il raison ? Mais non, une personne t'aussi-bien élevée, aussi modeste comme Mamselle z'Isabelle, et la fille du compère Villebrequin.... Oh non, cela n'est pas possible. Qui ? Jérusalem. Monsieur, je vous laisse tout mon droit. Pour le présent, je vous suis bien obligé. Tais-toi, tu me sens le vieux battu. Oh pour le coup, si je n'avais peur de casser mon bâton... Voilà pour toi. **** *creator_gueullette *book_gueullette_leandrefiacre *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_leandrefiacre *dist2_gueullette_prose_parade *id_VILLEBREQUIN *date_1720 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_villebrequin Ah ! Bonjour mon compère et mon bon ami. Et quand la voulez-vous faire ? J'y consens. Isabelle, hola ; ho, Isabelle. Saluez mon bon ami Monsieur Cassandre, il vient pour vous prendre à femme. Tenez, ma fille, voilà mon bourson, allez acheter tout ce qu'il vous faudra, prenez un fiacre pour avoir plutôt fait. Vous verrez tout ce qu'elle achetera. Non, laissez, vous vous mocquez de moi. Elle a suffisamment de quoi, je lui donne plus de quinze francs. Vous verrez, vous verrez, vous dis-je, laissez la faire. Il est vrai, c'est une créature qui est fort bonne ; toutes nos voisines la montrent pour exemple. Jamais de bruit avec elle, c'est la complaisance même. Va t'en, mon ami, voir quand le fiacre sera de retour, et viens nous avertir. Oh ! Vous vous moquez, ces sortes de gens ne peuvent z'avoir autant de bien disance, ni tant d'esprit que nous en avons... Enfin vous êtes donc content de ma charmante z'Isabelle. Allons donc au-devant de ma fille. Eh pourquoi donc ? Comment ! Qu'est-ce que cela veut dire ? Expliques-toi donc. Je commence à me douter de ce qu'il veut dire, mais je ne puis le croire. Je m'en vais voir qu'est-ce que c'est. Attendez-moi ici.  La voici que je vous ramène. Cela est vrai, ils étaient tous deux dans le carrosse. Mais mon ami que voulez-vous de plus ? Est-ce que vous n'êtes pas content ? Ma fille donne-lui tout ce qu'il demandera, et qu'il nous laisse en repos. Monsieur, vous en êtes bien le maître. Allons faire la noce. Voulez-vous venir avec nous, mon Compere ? **** *creator_gueullette *book_gueullette_leandrefiacre *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_leandrefiacre *dist2_gueullette_prose_parade *id_GILLES *date_1720 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_gilles Oui, mais non pas pour épousseter. Pardienne, Monsieur, elle est toute faite et vous voulez stapendant épouser Mamselle z'Isabelle. Je ne parle pas pour elle, mais les filles de ce pays sont quelquefois si savantes, qu'elles n'apprennent rien de nouveau la première nuit de leurs noces. Oui, Monsieur, il y en a de la grande et petite espèce : mais, Monsieur, voulez-vous savoir ce qui vient partout ? Monsieur, ce sont des cornes ; car il n'y a point de terre qui ne produise des cocus. Si vous voulez j'imposerai silence à mes paroles, mais aussi voulez-vous que j'attende que vous ayez voyagé en Cornouailles, et que l'on vous appelle Monsieur Corneille. Oui elle est belle, mais un homme qui a une belle femme, tout le monde est son cousin. Mais pardienne, ne savez-vous donc pas qu'une bonne chèvre, une bonne mule, et une bonne femme, font trois mauvaises bêtes. Monsieur, puisque vous le prenez par-là, je vous baise bien les mains ; baisez-moi les fesses. J'y vesse, mais pardienne, par les mamelles de mon cul, vous faites là une grande folie. Taye, taye, taye, Monsieur Villebrequin. Voilà Monsieur Cassandre qui vient pour vous trousser son compliment, et pour trousser Mamselle z'Isabelle. Pardienne, c'est lui bien plutôt qui ne le pourra pas. Monsieur Villebrequin n'est donc plus votre compère, vous verrez que c'est Mamselle. Et tous nos voisins la montent. Oui, quand on fait ce qu'elle veut. Et cornue. Je vous prends toujours à témoin que ce n'est pas ma faute, si vous en faites la folie. Monsieur, Monsieur. Le fiacre est à la porte. Monsieur, je ne crois pas que cela vous soit nécessaire, non plus qu'à elle. Écoutez-moi bien. Le carrosse est bien à la porte comme je viens de vous le dire ; les glaces de bois sont bien fermées, le fiacre va bien, mais les chevaux ne marchent point. Oh pardienne, je le comprens bien moi. Par le masque de mon derriere, je crois qu'ils faisaient le manège dans le carrosse. Pardienne oui. Le manége se fait là sans éperons, et les écuyers n'ont besoin que d'une baguette de six ou sept pouces de long. Pardienne il les a fait sortir tous deux du carrosse. Pardienne, le fiacre et vot'Maîtresse. Sainte merde ! Pardienne, Monsieur, vous ne laissez pas grand chose. Pardienne, Monsieur, j'avais bien raison, ce n'était pas ma faute. Et vous le vieux cocu. Donnez, donnez, je ne crains que les coups de votre tête, car elle est trop bien armée.