**** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_CATHIS *date_1768 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_cathis Le moyen, s'il vous plaît, detrouver des époux, Quand on ne voit ici que portes et verroux ? Pour trouver des partis, il faut paraître au moins. Et je suis son aînée. Une année En donne trois ici, mon père, en vérité, Si vous ne modérez notre captivité, Point de maris pour nous. En fait de mariage.... La plus pressée est toujours la plus sage. Pour les habillements on doit suivre l'usage, Clorinde a de grands airs, mais elle est belle et sage, Et jamais l'ornement n'influa sur les moeurs. Oh oui, Madame, et c'est ma soeur Lolotte ; Qui l'a déterminé. Ah ! Ma belle Madame ! Que d'obligation... De plaisir... Que mon âme.. Je dissimulerai. Ces noeuds sont votre ouvrage. Asseyez-vous, papa. C'est que j'ai chaud aussi. Vous plaît-il de parler ? Non Est-il blond ? Point du tout ; vite otons mon rouge et mes rubans. Par la simplicité pour moi je veux lui plaire. Suis-je bien ? Eh ! Mais, ma soeur, c'est moi qu'il doit choisir ici. Monsieur, je m'applaudis de ce titre flatteur. Tais-toi point d'interprète : Je pense en femme sage, et non pas en coquette... Eh ! cet heureux défaut fait le bien de la vie. J'aime que pour un rien on me fasse un procès, La fureur d'un jaloux n'a rien dont je m'irrite, C'est un aveu secret de son peu de mérite, J'aime à le voir se croire indigne de mes feux, M'accabler de rigueurs et soupçonner mes voeux, C'est par ce sentiment que triomphe une belle : Être injuste n'est rien, quand le coeur est fidèle. Léandre, Cela me paraît fort; vous me poussez à bout : Être injuste n'est rien, être infidele est tout, Je n'excuserais pas... Une infidélité ! Qu'en dites-vous, ma soeur ? Oui la chose vaut bien que l'on y réflechisse. Mon père saura seul ma résolution. Venez, venez mon père. Terminez notre affaire, À ma soeur. Oui. Cessez, ma tendre soeur d'étaler vos vertus, Pour voler un amant, on n'est pas dégoutée, Mais vous oubliez donc que je suis votre aînée ? Que je l'épouse moi, que fut-il ombrageux, Suffisant, emporté, tel qu'il est, je le veux. Moi je sais... Ah ! Ma pauvre petite, Vous n'entendez pas mal déjá vos intérêts ! Vous voulez nous parler, à ce que dit Babot, Vous décidez, sans doute ? À qui parles-tu là? Cette affaire, ma soeur, a dejà fait du bruit, Comment le savez vous? Nous n'en employons point. Pourquoi le renvoyer ? nous aurions su peut être, Que Léandre n'est pas ce qu'il voudrait paraître. Quoi ! Ma soeur on nous joue ! et Victoire... De grand coeur ! On vous fréquentera quand on sera Marquise. **** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_LOLOTTE *date_1768 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_lolotte Nous voulons un état ; la demande est honnête. Il paraît impossible Qu'une fille d'honneur qui doit être insensible, En quatre jours connaisse, aime, épouse... J'ai bientôt dix-huit ans. Vous vous trompez, Madame, et je vois mon modèle. Est-il brun ? Courons à la toilette : en avons nous le temps ? Et moi par l'ornement. Moi, Babot ? Et la mienne ? Le plaisir d'obéir est celui d'une épouse. S'il a droit de choisir, moi j'y prétends aussi. Que l'on peut excuser la faiblesse du coeur ; Que la vertu triomphe avec plus d'avantage, Quand l'épouse pardonne, et qu'elle est belle et sage. Son caractere est franc, tendre. Faites moi part, ma soeur, de votre intention. Imposez donc silence à Atys. Terminez. Si vous y consentez, mon espoir le plus doux, Serait, des aujourdhui d'en faire mon époux. Rien ne doit effrayer dans un mari qu'on aime, Caractère léger, un peu libertin même, Tout est pour notre gloire un triophe de plus. Vous déclamiez tantôt contre les infid7les, Et j'ai cru... Que dit il? Oui sortons; tu pourras en savoir davantage. Ma soeur... Ah ma soeur ! Il faut abandonner ce Bourgeois... **** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_VICTOIRE *date_1768 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_victoire C'est donc notre vertu qui répond de nos moeurs : Rien ne peut arrêter le penchant de nos coeurs, C'est elle seule aussi que vous devez en croire, La contrainte, mon père.... Moi, je suis déjà grande. Il a raison. Mes soeurs, depuis un temps, prennent un mauvais ton : Ce qui sied à Clorinde a pour nous peu de grâce. Ce fard sur nous s'efface : L'éclat est pour les grands ; la noblesse a ses droits, Et la simplicité fait l'honneur des bourgeois. Léandre ? Que dis-tu? Ah ! Finis. Quoi! Léandre est ici, dis, Babot ? Dis donc. Je t'en conjure, ah ! Dis ; que mon âme est émue ! Grands Dieux ! Qu'il soit en mon pouvoir ; D'accorder la raison, l'amour et mon devoir. De vous aimer toujours et de chérir ma gloire; Et si mon père un jour, consent à nous unir, Léandre, mon bonheur sera de vous chérir... Peut-être peu de temps satisfera nos coeurs ; Il suffit que mon père ait marié mes soeurs, Il vous acceptera. C'est un soin superflu, qu'esperez vous Léandre ? Je suis une cadette, et mes soeurs pour mon choix, Ne seront pas d'humeur à me céder leurs droits. Et moi qui suis plus jeune en ai-je moins d'envie ? Léandre, en verité, je rougis de ma gloire ; Et Babot est bien folle... Ah Dieux ! Eh ! Bien, chère Babot, a-t-on fait quelque chose ? Que je suis malheureuse ! Il est vrai que Léandre, Ne veut aimer que moi, mais si longtemps attende. Ou sentir le remords d'avoir trompé mes soeurs ! Gouterais-je un plaisir qui leur coutât des pleurs ? Non j'en mourrai Babot. Au refus de mes soeurs j'obeirai, mon père. On trouve par la suite. Du transport qui m'anime ; Permettez qu'a vos pieds la douce ardeur s'exprime, Si je vous interromps... Mon père, pardonnez ; mon coeur est transporté, Par la crainte, l'amour et la reconnaissance. Vos ordres sont si doux, qui pourrait vous déplaire? Oui c'est vous, cher Léandre ! Mon père et mon époux partagent ma tendresse. Couronnez ce beau jour par la douce amitié : Je l'espère, mes soeurs, puisque tout m'autorise. **** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_LEANDRE *date_1768 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leandre Qu'avez vous décidé, sage et tendre Victoire? Quand je suis dévoré, par une flame ardente, Puis-je me contenter d'une cruelle attente ? Mais il faut lui parler. Obtenir votre main. Comment donc faire ? Me griser ! Eh ! Bien ? Fille complaisante. Au Cabaret Babot ! Mais les honnêtes gens, Rougissent... L'épreuve est un peu sotte. Allons, j'irai ; n'importe. Je ferai tout cela pour vous, belle Victoire. Puis tantôt le buveur ? J'ai mis en bonnes mains l'interêt de mon coeur ! Non, non, poursuis, Babot, la cause en est trop belle. Non. Monsieur... Comme une épouse elle est peinte en mon coeur. Ah ! Doucement, Monsieur... Excusez-moi mesdames, Si j'ai pu m'expliquer un peu trop librement. Je parlais en mari. Si je le suis, jaloux ? oui, sans doute ; à l'excès ! Oui l'Amour est jaloux de toute la nature, Mais si mon coeur un jour pouvait vous faire injure, Si pour quelques instants j'oubliais vos attraits, Je reviendrais à vous plus soumis que jamais. Il se peut quelquefois, qu'une âme un peu trop tendre, Sur les droits de l'hymen anticipe. La chose se pardonne. Hé bien, papa, Beau-père, il vaudrait mieux par quelque tour d'adresse, Appaiser les deux soeurs. Un valet entendu, Que j'ai pris depuis peu, qui leur est inconnu, Pourra nous y servir décriant ma conduite. Ici comme marchand... Il viendra... Que ce transport, Victoire, à de quoi me flatter ! J'en suis l'heureux objet, je n'en saurais douter. Hélas ! Chère Victoire ! Quel plaisir nous aurons à vous chérir sans cesse ! Ah ! Par ce seul désir vous comblez tous mes voeux. Je vois qu'elle a raison : je m'étais oublié. On s'oublierait à moins, et ces heureux instants. Sont les seuls de ma vie... Il faut te satisfaire. Champagne, qu'as-tu fait ? Eh ! Bien suis-je chassé ? Ah ! Maraud ! Ah ! Belître ! Taisez-vous maitre sot ! Fort bien ! Il a raison, puisqu'il est amoureux ; Mais je perds mon bonheur, et c'est pour tes beaux yeux. Votre zèle à présent serait hors de saison ; Je ne veux écouter que la droite raison. Enfin je vais risquer tout ce que je peux craindre, Et mon coeur souffre trop d'être obligé de feindre. Tout nous réussit mal; il saut, mon cher papa, Instruire les deux soeurs... Il n'est plus temps de feindre. Pardonnez ; vous n'avez rien à craindre. Et l'Amour seul, Madame, a causé ces erreurs, Je craignais d'offenser ces deux aimables soeurs ; En adressant mes voeux à ma chère Victoire, Dont la main comblerait mon bonheur et ma gloire. J'ose vous implorer... Ainsi que ma folie. **** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_CLORINDE *date_1768 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_clorinde Ah ! Par ce seul récit tu me glace de peur ! Son mal va lui prendre ! Ah ! Babot, fais qu'il sorte. J'aimerais mieux mourir ! Ah ! Damis... Je frissonne... Et je sens qu'il me peine. Ah ! J'en ai la migraine ! Comme il me regardait ! Dans le trouble où je suis je crains quelques visites ; On l'interpreterait... Qui ? Ah ! Ce sont nos enfants ; avons-nous du papa, Obtenu joliment d'aller à l'Opéra, Mon coeur ! Paix donc petite sotte ; Il faut cacher sa joye et que l'exterieur, Offre précifément le contraire du coeur ; Voilà le monde. Comment donc ! Chevalier ! Elle a des sentiments ! Que tout soit mystère. Pour vous, Lolotte, il est bien peu de chose à faire. Voyez elle a dejà certain air nonchalant. Pour d'autres c'est un art, c'est nature chez elle. Elle a le ton du monde ; elle est faite pour lui. Trop de vivacité nous annonce. Aujourd'hui, Les jeux, la promenade, et jusques à la danse ; Tout doit se prendre enfin d'un air d'indifférence. D'un transport modéré le plaisir est plus doux. L'Opéra, l'aimez vous ? Par exemple en ce lieu la morale est contrire. À ce que la vertu nous commande d'austère ; Mais cela se tolère à la faveur du chant ; On en est quitte après pour vaincre un doux penchant. Allons douce beauté, voir du grave, du tendre, Vous il vous faut du gai : nous allons tout entendre : Sortons. Que dites-vous de leur ajustement ? Elles sont à charmer. Je sens à ce soupir Qu'il a fort bien diné. C'est moi qui l'ai parée. Allons, Avouez qu'elle est bien. Charmante ! Je suis engageante ? Me trouvez-vous jolie ? Nous voilà bons amis, mais ce prélude là, Nous annonce qu'il faut se passer d'Opéra. C'est ce fou ! C'est lui-même !... Je vois son teint rougir, et ses yeux s'égarer. Tu me l'as déja dit. Ah ! Damis ! Qu'en dites-vous, Damis ? Il faut faire un effort, mes chères. Je leur fais épouser pour le moins des Marquis : De leur âme à l'instant j'ai connu la noblesse ; Elles ont de grands biens ; la beauté, la sagesse : Que leur faut-il de plus ? **** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_BABOT *date_1768 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_babot Que j'étais ennuyée avec sa sermonade ! Il ne finissait pas ; une heure en embuscade Je voulais vous parler ; Léandre... Léandre est là qui vient... Votre commodité n'est donc point de m'entendre ? Je reviendrai ce soir vous parler de Léandre. Non, non, moralisez : Que voulez-vous de plus, quand vous vous amusez ? Si Monsieur Broton même en prêchant peut vous plaire, Je vais le rappeller : telle fille, tel père... Parlez raison, vertu... Je ne dis mot. Eh bien, j'ai ménagé pour vous une entrevue. Léandre vient... Bon ! Quand le seront-elles ? Il les garde avec soin, et quoi qu'elles soient belles, Elles resteront là. Si par un stratagème on pouvait l'engeôler ? Il n'y veut point entendre. Encor se marier est toute leur folie. Mais... Il faudrait boire un peu... Vous griser... Ceci n'est pas un jeu. Monsieur fait d'un bouchon sa retraite ordinaire, C'est là qu'il adoucit sa bile atrabilaire, Et qui peut sur un banc être assis près de lui, Bavarder et brailler deviendra son ami. Moi-même qu'au logis il bougonne sans cesse, Quand je vais l'y chercher... Il me caresse. Et moi qui sais qu'il faut hurler avec les loups, J'avale de bon vin deux ou trois petits coups, Alors tout plein d'amour, il dit, ma gouvernante... Est une honnête fille... Et... Écoutez, n'allez pas faire le Dameret, Il faut avec Broton aller au cabaret. Vous voilà bien à plaindre. Si par là vous parez ce que vous devez craindre, En buvant comme lui, rapellez le vieux temps ; Faites des contes bleus. Il le faut. Il le faut, il le faut. Il faut boire, jurer, parler beaux sentiments, Rire, à l'instant pleurer, critiquer les amants. Il n'est que ce chemin ; Je vous le garantis son intime demain, Il tramera pour vous et contre vos soeurs même. Léandre est votre époux ; ah ! Lorsqu'un buveur aime, Avec un petit verre on ranime l'Amour, Et l'on fait vingt amis et cent amants par jour ! Clorinde vient... Sortez, Mademoiselle, J'accommoderai tout ; Damis est avec elle : Broton ne veut souffrir aucun amant chez lui, Mais je trouve un moyen pour nous tirer d'ici ; Et crainte qu'on ne jase et qu'on ne vous soupçonne, Faites ce que je dis, je vais leur donner bonne. Contrefaites le fou. Eh bien, laissons tout là ; finissons la querelle ! Ah ! Le pauvre garçon ! Son mal est dangereux ! Il vaudrait mieux, ma foi, qu'il fût bien amoureux Que d'avoir des vapeurs qui lui tournent la tête ; Mais à plus de vingt ans être encor assez bête ; Pour ignorer l'Amour ! Il vient de m'avouer... J'ignore si l'on doit le plaindre ou le louer : Qu'il s'ennuie à périr près d'une jeune fille : Mon Maître a, ce dit-on, un secret de famille ; Pour guérir la folie; il vient le consulter, Madame, et vos beaux yeux ne font que l'irriter : S'ils' approche de vous, d'abord au moindre geste, Son accès le prendra, puis vous le verrez, zeste, Sauter, gesticuler, devenir en fureur. Non. Sa folie est tranquille. J'ai vu le prétendu, dans l'instant il arrive. Ah ! Que vous êtes vive ! Il est noir de cheveux, d'humeur aussi, je crois : Ce que j'en ai pu voir me déplait fort à moi, Il prétend que l'on soit simple, silencieuse: Avec un tel bizarre on serait malheureuse. Voilà bien du mystère, Pour tenter un coeur pris grâce à notre complot ; Le père est tout à nous. Votre frisure bouffe. Est trop plate. Victoire enfin aura le mari qui la flatte, Si nous réussissons dans ce nouveau projet ; Je pense qu'il vaudra celui du cabaret, De mon esprit fécond il est encore l'ouvrage, Léandre va venir jouer son personage ; Il a su plaire au père, il faut déplaire aux soeurs ; Par la condescendance on gagne tous les coeurs ; Mais il n'est pas aisé de dégouter des filles, Qui veulent un mari. Vous voilà bien gentilles, Quel dommage pourtant de quitter tout cela ! Car le futur époux voit mieux que le papa, Je m'en suis aperçue, il a l'humeur jalouse. Vite, redressez-vous, votre père l'amène. Que la jeune Victdoire à présent est en peine ! Cela peut vous flatter ? Ce n'est pas en amant ; On pourrait vous taxer, Monsieur de jalousie. Ne vous y trompez pas, à présent les époux, Par le droit du plus fort sont coquets et jaloux. Mais, vous êtes si bonne ! Vous pardonnerez tout à cet époux parfait? Voilà pour tous les tems un modele complet. Et sans artifice. Léandre était à nous, et quand tout se dispose, Le diable dans l'instant vient qui nous brouille tout, Cathis n'en voulait plus, et Lolotte y prend goût. Trop de délicatesse, Dans les pressants dangers dégénère en foiblesse. L'affaire est en bon train ; faites vous peu de cas, Que l'Amour et Bacchus y saient vos avocats ? Nous mettrons ordre à tout, vous voyez votre père ; Agir avec tendresse. Ah ! Le bon caractère ! Vive le bon vieux temps où l'on était tout rond, De cette pâte d'homme on n'a plus la façon. Sans doute. Sans doute. Tout de suite, Oui je vais l'introduire, et soyez assuré, Qu'on vous équipera, Monsieur, à votre gré. Quelle vivacité ! Voilà nos gens d'esprit ! Si je n'y prenais garde, Ils passeraient, jarni ! Le temps à la moutarde, Allez, votre valet devrait être envoyé. Le coeur quoi qu'on en dise, ici n'est qu'une bête, Et vous aviez tous trois bon besoin de ma tête. Ah ! Les beaux sentiments ! Allez, vous dis-je ; allez. Un millier de soupirs ne fait pas une affaire. C'est un petit marchand de pompons, de bijoux. Toi qui sais si bien tout, que dit-on du mari ? Tes façons sont galantes. Mais réponds moi ; l'on dit... Il m'a dit, qu'il vous trouvait à plaindre. Tai-toi donc, serpent ! Que Léandre sait feindre. Je t'instruirai de tout. Ceruse, donc, manant ! Marche avec ta peinture. Reviens un autre jour Il nous prenait, je crois, pour des femmes de Cour. Laissez moi seule, ici, je vais le rapeller, Fut-il, mardi ! Muet, je le ferai parler. Écoutez, beau Marchand. Tout est manqué: j'enrage ! Il aurait tout gâtê. Si je n'avais rien dit. Loin de vous décrier, Valets sur ce chapitre, Ne tarissent jamais, leur esprit inventif : Trouve dessus cela du faux ou positif ; Lui, faisait votre éloge ! C'est votre faute... Il n'était qu'a demi dans votre confidence. Il voit ici deux soeurs, une autre est votre fait : Il ne comprenAit rien à toutes ces vétilles. Pouvait-on deviner qu'on lui brouillait la vue ? On pourra retrouver l'occasion perdue. Justement les voilà. Nous possédons ici de quoi tout réparer. Un bon non, Car ce libertinage et cette jalousie, Tout était faux... C'est fort bien engeôler. L'amour avec Bacchus est au moins de moitié. **** *creator_guibert *book_guibert_fillesamarier *style_verse *genre_comedy *dist1_guibert_verse_comedy_fillesamarier *dist2_guibert_verse_comedy *id_CHAMPAGNE *date_1768 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_champagne Bonjour, ma belle enfant, où sont tes Demoiselles? J'ai les modes nouvelles. Des peignes, des saveurs pour les nouveaux époux. La fille du logis, m'a-t'on dit, se marie... On ne m'avait pas dit que tu sois si jolie. Tout le monde le dit. Voici de bons parfums, des mouches, des aigrettes: Pour le futur époux voilà des savonettes. Approchez-vous, ma Reine, et choisissez ici. Recevez ce ruban. J'en usé ainsi partout, pour les belles suivantes. Que je suis son valet, Que quand je le regarde il me semble parfait. Non. Le ferai-je chasser quand j'entre en goût pour toi ? Qui le sait mieux que moi ? Voulez-vous du carmin ? Du beau blanc de ceruse ? Pas... tout-à-fait, Monsieur, En voici le mystère : Déplait-on quand on a tant de désir de plaire ? Vous me pardonnerez en regardant Babot. Oui. Si j'ai péché, Monsieur, c'était par ignorance; Je pourrai réparer tout le mal que j'ai fait. Qui diable eut deviné que Broton eut trois filles ? Et toi coquine, aussi voudrais-tu m'enrôler ?