**** *creator_mathieu *book_mathieu_magicienneetrangere *style_verse *genre_tragedy *dist1_mathieu_verse_tragedy_magicienneetrangere *dist2_mathieu_verse_tragedy *id_ALECTON *date_(non *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_alecton Quoi, filles de la nuit, monstres épouvantables, Dont les fers, dont les fouets,et les fléaux effroyables Étonnent le front d'Hécate, au corps le sang glacer, Et en un mot livrant au genre humain la guerre, Trembler le ciel, l'enfer et la mer et la terre, Quoi à qui songez-vous qui vous va occupant, Quel Mome deceveur vous va à l'esprit triomphant, Comment ignorez-vous que voici la journée, Que Galligay doit être en Cour condamnée, Non, non, quittez le Styx et l'antre de Pluton Et venez assister votre soeur Alecton, Devancez les éclaires (véritables prophètes) Des orages du ciel, des foudres et tempêtes, Délaissez le Tantale, Sisyphe, Prométhée, Ixion et l'amant de sa propre beauté, Et tenant en vos mains vos torches pétillantes, Vos fouets envenimés, vos couleuvres sifflantes, Venez s'il est possible avec moi empêcher, Que notre soeur ne soit le butin d'un bûcher. Un bruit, lequel mettra nos desseins à l'envers. On dresse le procès à notre Galligaye, Tellement que je crois qu'avant qu'il soit peu, Que son corps passera par le fer et le feu. Ne souffrons donc mes soeurs que cette brave dame, Éclipse son beau jour au milieu de sa flamme, Ou que son chef qui fut des orgueilleux l'Atlas, Soit distrait de son corps d'une tranchant coutelas, Faisons plutôt grêler forçant l'effet des astres, Dedans les champs français mille piteux désastres, Que le père aveuglé égorge son enfant, Que du père le fils doit cruel triomphant, Que le frère insolent couche au tombeau son frère, Comme Thèbes jadis vit par ma main meurtrière, Bref faisons tant d'horreur par le feu et le fer, Que le monde aux humains ne soit plus qu'un enfer; J'ai cent fois plus de peur de ces rouges éclats, Que Galligay n'a d'un violent trépas, Combattre qui voudra contre sa sainte dextre, Pour moi je ne veux pas jouer à mon maître, Car sans compter Conchine on vit Montgomery, Par un pareil sujet sur le dessert marri. Allons c'est trop longtemps en ce lieu caqueté, Retournons voir Pluton et laissons Galligay, Puisque l'enfer en vain de lui aider s'effraye. **** *creator_mathieu *book_mathieu_magicienneetrangere *style_verse *genre_tragedy *dist1_mathieu_verse_tragedy_magicienneetrangere *dist2_mathieu_verse_tragedy *id_THESIPHONE *date_(non *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_thesiphone Ô rages, ô fureurs, ô démons, ô Cerbère ! Suivez-moi promptement, tout est perdu, Mégère, Ignorez-vous les cris que fait naître Alecton, Allons et devançant les ailes d'Aquilon, Sachons ce qui l'émeut à faire un tel esclandre. Vous le jugez ainsi, comme je le suppose. Dites pour tout cela encor je ne m'effraye. Hé, n'a-t-elle pas bien mérité ce supplice ? Pourquoi désirez vous ce jourd'hui triompher, Ô ange radieux, des forces de l'Enfer, Qui vous porte à cela qui a ce vous convit Est-ce l'ambition ou la mordante envie, Qu'où portez vos démons de depuis que des Cieux Ils furent culbutés aux paluds stygieux, Non, ne vous mêlés point des négoces mondains, Laissez rouler le cours des affaires humains, Au moins de faire éclore en ce mortel pourpris, Le dessein inouï de nous trois entrepris. Ma foi je ne veux pas être de la partie. **** *creator_mathieu *book_mathieu_magicienneetrangere *style_verse *genre_tragedy *dist1_mathieu_verse_tragedy_magicienneetrangere *dist2_mathieu_verse_tragedy *id_MEGERE *date_(non *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_megere Allons je veux aussi ce sujet d'elle apprendre, Et bien quoi Alecton qui vous fait contrister ? Qui vous fait de la sorte en ce lieu lamenter, Vient-on sur nos amis attenter quelque chose ? Qu'avez-vous entendu errant par l'univers ? Oui da, mais elle était notre intime complice, Qui faisait abreuvant les hommes de ses sorts, Dévaler mille esprits aux royaume des morts. Puisque le Tout-puissant combat pour les Français, Nous ne désirons pas annihiler ses lois, D'attenter autrement se serait téméraire, Conter les feux du ciel, dessus Thétis pour traire, Car s'il commande au ciel, en terre, en l'air, ès eaux, Il commande aussi même ès paluds infernaux. Vous eussiez peu laisser en la grève la vie; Si vous eussiez toujours été de son côté. **** *creator_mathieu *book_mathieu_magicienneetrangere *style_verse *genre_tragedy *dist1_mathieu_verse_tragedy_magicienneetrangere *dist2_mathieu_verse_tragedy *id_GALLIGAY *date_(non *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_galligay Mes esprits sont de moi tellement envolés, Que je ne peux juger de quoi vous me perlez, Et quoi Solon français aurais-je eu l'assurance, D'enfanter des malheurs dans le sein de la France ? À qui je dois mon heur et mon autorité : Non, non, c'est faire tort à la fidélité, Que d'accuser ainsi une innocente Dame, Qui n'eut jamais empreint autre dessein dans l'âme, Que l'honneur de la France, et la Gloire du Roi. Et quoi voulez-vous messieurs que je vous die ? Que pourrait une femme en France machiner, Alors qu'elle ne veut au mal s'abandonner ? Non, non, ne sera point de la sorte, ô Dieux ! Mon âme de leur mal, n'est nullement souillée. Il n'importe monsieur vous pouvez dire tout. Mon coeur ne s'y résout. Puisque c'est une choses vaine, Que de penser celer ma grand impiété, Je veux en déclarer toute le vérité. Celle est véritable. Oui, nous avions au coeur une semblable envie. Nenni, je n'ai jamais pratiqué ce métier. Nous voilà convaincus par ce seul argument. Il est vrai, il est vrai trop hardie le confesse, Comme une autre Saga, j'ai été la Princesse Des malheureux forciers, qui sans aucun débat, Fléchissaient le genoux devant moi au sabbat. En l'âge de douze ans ma perfide nourrice, Enclina mon esprit à ce vil exercice, Tellement que depuis je quittai le Sauveur, Pour avoir des démons tout support et faveur : Puis pendant que la nuit à la robe étoilée, Clamait tout l'univers, j'étais échevelée, Aux bois thessaliens, sur Osse et Pelion, Pour des simples trouver à ma dévotion, Tantôt les loups-garous j'amassais les entrailles, De la graine de Chus, des têtes de corneilles, Du duvet de Lanier, du myrthe paphien, Du pavot endormant, du sable égyptien, De l'encens masculin, des pépins de citrouilles, Du suaire de mort, et des os de grenouilles, De quoi en moins d'un rien je faisais par mes vers, Pâlir le clair Titan en trembler l'univers. Je pouvais mêmement immolant pour victime, Aux autels de Pluton un bouc de peu d'estime, Retirer les esprits du centre de l'enfer, Je faisais par mes arts Hécate sembler pâle, Je remplissais d'horreur la contrée avernale, Je faisais rebrousser les fleuves contre monts, Je pouvais réchauffer un corps plus froid que glace, Je pouvais faire ouvrir les flancs de cette masse, Je faisais mêmement pas mes charmeurs efforts, Les morts sembler vivants, et les vifs sembler morts : Je pouvais des neufs cieux détacher les étoiles, Je faisais abîmer les vaisseaux porte voiles Voire quand je voulais battre ensemble en duel, La terre, l'air, le mer, et les vents et le ciel. Ô Vaine ambition ! Ô téméraire envie ! Me voilà au zénith de la fin de ma vie. Me voilà jà penchant au centre du tombeau, Le sinistre ornement d'un malheureux couteau : Non moins digne pourtant de la mort temporelle, Que mon indigne esprit de la gêne éternelle : Quel châtiment pourra mon péché égaler, Quel repentir pourra mon offense exceller. Je vais, je vais mourir, mais l'être de ma vie De celle de la mort devait être suivie, Car le jour qui naissant me fut le jour premier, Me devait pour mon bien être aussi le dernier, Pour le moins à présent d'un langard populaire Triste je ne serais, la fable et l'exemplaire, Ainsi comme je suis, et mes humides yeux, Ne verraient m'apprêter un supplice odieux, Mais c'est fait il ne faut désormais que ma langue, Pour allonger ma vie allègue des harangues, Il suffit seulement qu'elle m'aille servant, À déceler les arts dont j'allais décevant, Les Argus plus voyant du Royaume de France, Vous mes yeux servez moi à laver mon offense, Vous mon coeur pour le peu que j'ai à respirer, Faites-moi mes malheurs et mon mal soupirer, Puisque mon corps la base et l'égout de tout vice, Doit servir de spectacle à ce juste supplice, Mais éclusons ses pleurs, étouffons ces soupirs, Qui s'envolent en l'air sur l'aile des zéphirs, La mort hâte mes pas, la nuit presse ma vie, Se voyant par le ciel d'un noir manteau suivie, Adieu donc pour jamais Phénix des autres rois, Adieu donc pour jamais grand royaume français, Où j'ai jadis régné en tout si absolue, Que j'étais des petits et des grand mal voulues. Monsieur, la pâle mort n'aura point le pouvoir, De me faire manquer à mon juste devoir, Car encore que mon mal soit quasi sans remède, Le regret que j'en ai en moi même l'excède, Tant qu'en priant mon Dieu avant mon châtiment, J'espère parvenir au divin firmament, Car vous n'ignorez pas que Dieu peut plus remettre D'offenses et péchés qu'on n'en saurait commettre. Mon ami permets-moi que sans bander mes yeux Je fasse ma prière au Créateur des cieux, N'éclipse point encore la clarté de ma vie, De ton fer inhumain car j'ai au coeur envie Avant que de quitter ce terrestre élément De donner à mon fils quelque admonestement. Ô Soleil nous voici pareils en qualité, Tu vas noyer tes feux dans le centre de l'onde, Et moi je vais quitter les plaisirs de ce monde, De vrai pour n'être plus tu ne me quitte pas, Mais pour n'être jamais je m'en vais au trépas, Arrête toutefois à ma triste prière Ton pénible Phlégmon, ton char et ta lumière, Pour comme tu me vis naître dans l'univers, Me voir finir mes jours d'un vigoureux revers Toi sauveur qui me sauve au milieu de ma perte, Tu as seul décelé mon emprise couverte, Afin qu'en recevant un juste châtiment, Je n'eusse pour guerdon un éternel tourment, Ô heureux châtiment, ô mort bine peu cruelle, Puisque tu n'as le nom de la mort éternelle, Et que par toi je vais revivre dans le ciel, Délaissant des mondains et du monde le fiel, Recevez donc mon âme, ô soleil de justice Que je vais immolant pour expier mon vice, Encor que sans laver mes péchés en mon sang, Le vôtre pur et saint soit plus que très puissant Pour effacer mon mal et nettoyer l'offense Que j'ai faite en vivant devant votre présence, Vous mon fils bien aimé par un gauche destination De renom et de biens je vous laisse orphelin, Toutefois pour avoir la faveur opportune, N'allez jamais tentant le sort de la fortune, Car si ainsi que vous vous êtes ambitieux, Vous ne vivrez longtemps sous la chape des cieux, Toi seigneur immortel auteur de tant de choses, Créateur incréé cause de toutes causes, Principe de ce tout qui peux ce que tu peux, Exauce ce jourd'hui ma prière et mes voeux, Efface mes péchés seconde mon envie, Et me donne en la mort une immortelle vie. Oui, je vais abjurant l'enfer et les complices Qui m'ont fait enfanter dix mille maléfices, Dont je demande à Dieu au roi Louis pardon, Et aux princes sortis du beau sang des Bourbon ; C'est assez discouru ami fais ton office Puisque j'ai mérité cent fois ce doux supplice.