La fête de la seine, divertissement en musique.Boursault Edmepublié par Paul et Gwénola FIEVRE, mars 2014.Balletmythe grecUn actevers1681-16900-250Ballet
SCÈNE PREMIÈRE. L’Océan, Thétis, le Danube, le Pactole, le Nil, le Gange, etc.Fleuves, Rivières, Fontaines,Agréables Ruisseaux,Dont les fertiles eauxArrosent tant de Plaines;Nymphes, et demi-Dieux, soumis à mon pouvoir,De la Seine aujourd’hui nous célébrons la fête :Chantez les plus beaux Airs que vous puissiez savoir,Des joncs, et des roseaux couronnez votre tête;Et qu’à l’envi chacun s’apprêteÀ la bien recevoir.Quelle rivière au mondeGoûte au plus grand bonheur ?Sur ses fertiles bords on voit le LaboureurCultiver les guérets dans une paix profonde.Elle ne connaît de GuerriersQue ceux dont la valeur conserve ses rivages:Ses Palmes, et ses LauriersLa défendent des Orages.Sitôt qu’elle paraîtraQue l’on chante, que l’on danse;Et lors qu’un plaisir finiraQu’un autre recommence.Néréides, Tritons, je la vois qui s’avance,Disputez entre vous à qui la charmera.
SCÈNE II. La Seine, l’Océan, Thétis, le Danube, le Pactole, le Nil, le Gange, les Jeux, les Plaisirs, les Amours, les Chœurs des Fleuves et des Rivières,Les Chœurs des Jeux, d’Amours et des Plaisirs.Venez, Nymphe charmante,Dans ces aimables lieux:Venez remplir l’attenteDe tous ces Demi-Dieux.Venez oüir chanter les exploits glorieuxQui de toutes les Eaux vous rendent triomphante.Venez, Nymphe charmante,Dans ces aimables lieux:Venez remplir l’attenteDe tous ces Demi-Dieux.Le Danube, le Nil, le Pactole, et le Gange,Viennent, des bouts de l’Univers,Joindre leur voix aux surprenants concertsPréparez à votre louange.Rivières, Fontaines, Ruisseaux,À l’excès de leur zélé accommodez le vôtre ;Et que mille plaisirs nouveauxSuccèdent l’un à l’autre.Que mon sort est heureux !Je vois en sortant de ma SourceFolâtrer sur mes bords les Amours, et les Jeux:Et je trouve au bout de ma courseD’autres Plaisirs qui préviennent mes vœux.Que mon sort est heureux !Tant que dure le jourLe rossignol sur mon rivageAttire à ses accents les Bergers d’alentour:Et touchez de son doux ramageÀ son exemple ils chantent leur amourTant que dure le jour.Aimer et chanter sans cesseC’est une grande sagesse:D’une vie agréable on prolonge le cours.S’abandonner à la mélancolieQui fait passer de si malheureux jours,C’est une grand folie.Jeunes cœurs, sur qui les attraitsOnt un pouvoir extrême ;Soyez constants, et discrets :Pour plaire à ce que l’on aimeCe sont les meilleurs secrets.Les Ruisseaux qui font mille toursPour se joindre aux Fontaines,Fidèles dans leurs amoursTrouvent la fin de leurs peines,Sans jamais changer leurs cours.Le temps d’aimer est un temps admirable ;Mais il ne dure pas assez :Les attraits les plus doux sont bientôt effacez ;Et l’on n’est plus aimé quand on n’est plus aimable,Puisque ce temps s’évanouitLorsque la jeunesse nous quitte,Pendant que l’on en jouitIl est bon qu’on en profite.Ne perdons pas un instantDes plaisirs qu’offre la vie ;Sans amour on ne vit point content,Il faut aimer lorsque l’âge y convie :Rien sous le Ciel n’est plus digne d’envieQu’un tendre amour dans un cœur bien constant.Ne perdons pas un instantDes plaisirs qu’offre la vie.Tout languirait sans l’AmourC’est l’âme de toute chose ;Tôt ou tard chacun aime à son tour,C’est une loi que le destin impose :Dans nos Jardins le Jasmin, et la Rose,N’aiment-ils pas les charmes d’un beau jour ?Tout languirait sans l’AmourC’est l’âme de toute chose.On ne voit sur nos bords que carnage, et qu’horreur :On ne voit que plaisirs régner sur vos rivages :Vous goûtez de la Paix la tranquille douceur ;Et le Ciel nous expose à mille affreux ravages.Aimable Nymphe, apprenez-nousPar quel bonheur, ou par quels charmes,Vous jouissez d’un sort si douxPendant que l’Univers éprouve tant d’alarmes.Le Soleil brûle nos champs :Nos eaux sont presque taries:Les Oiseaux nous refusent leurs chants ;Et vos PrairiesSont si fleuriesQu’ils réservent pour vous les airs les plus touchants.Nous ne sentons plus l’haleineDes doux, et des charmants Zéphyrs :Ce n’est qu’auprès de la SeineOù règnent tous les Plaisirs.Le sang humain dont on voit des rivières ;Nos prés jonchés de mourants, et de morts ;N’attirent plus sur nos bordsQue des Bêtes carnassières :Et prés de vous les paisibles agneauxBondissent autour de leurs mères,Pendant que les Bergers au murmure des eaux,Chantent sur leurs ChalumeauxLes beautés de leurs bergères.Aimable Nymphe, apprenez-nousPar quel bonheur, ou par quels charmesVous jouissez d’un sort si douxPendant que l’Univers éprouve tant d’alarmes.Un Roi, mais le plus grand dont le Ciel a fait choixPour la Paix, et pour la Guerre ;Qui n’a point d’égal sur la TerreQuoi que la Terre ait tant de Rois :Un Roi qu’en tant de lieux a suivi la Victoire,Que par toute l’Europe on arbore ses lys,Rend mes tranquilles Eaux éclatantes de GloireÀ l’ombre des Lauriers que son Bras a cueillis.Au bonheur des Humains toujours l’âme occupée,On dirait que du Monde il gouverne le sort:Ce qu’en vingt ans ne put faire PompéeNe lui coûte qu’un faible effort.Il a purgé la mer de ces monstres avidesQui signalaient leur nom par tant de cruautés ;Et ces Tyrans des Campagnes humidesSont venus à genoux implorez ses bontés.Sa valeur, son pouvoir, sa sagesse profondeLe font par tout révère ;Des quatre coins du MondeOn le vient admirer :Ses actions sont parvenuesJusqu’aux plus étranges climats ;Et chez des Nations qui ne sont pas connuesIl n’est pas moins connu qu’en ses propres États.Depuis que dans le Monde on voit régner la GuerreOn n’a point encor vu de pareil conquérant ;Quelque grandeur qu’ait la TerreSon cœur est encor plus grand.L’Europe est charmée,L’Asie alarméeDe ses exploits éclatants.Fleuves qui gémissez sous d’injustes Puissances,Consolez-vous, vos souffrancesNe dureront pas longtemps.Fleuves qui gémissez sous d’injustes Puissances,Consolez-vous, vos souffrancesNe dureront pas longtemps.Puisse le Ciel qui l’a fait naîtrePour affranchir du joug tant de peuples divers,Le rende de l’UniversLe seul et paisible maîtreQue nous serions heureux de couler sous les loisDu plus juste des Rois !Sous son empireOn peut chanter et rire;Ce ne sont que plaisirs, que transports, qu’enjouements.Sous son empireNul ne soupireQue pour des objets charmants.Ah ! Qu’il est doux de reconnaîtreUn si grand Monarque pour Maître !Ah ! Qu’il est doux de couler sous ses loisDu plus juste des Rois.Ah ! qu’il est doux de reconnaîtreUn si grand Monarque pour Maître !Ah ! qu’il est doux de couler sous ses loisDu plus juste des Rois.